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Après les droits de l’homme, les droits de l’âme et du vivant

L’âme humaine et les entités vivantes (plantes, animaux) sont animées par des champs bio-énergétiques et participent d’une même réalité. Mais, celle-ci, invisible, est largement ignorée par la science et par le droit. Un ouvrage original, écrit par une juriste roumaine et dont j'ai rédigé la préface, plaide pour la création de droits formels pour ces « bio-champs ».

couverture-livre-Cristina-Elena-Popa- Tache

Traduction du titre : "Vers un droit de l'âme et des biochamps des êtres vivants".

« Chaque personne humaine est UNIQUE. En plus d’être un citoyen et un individu, elle est une singularité, fondée principalement sur sa subjectivité, elle-même inobservable par quiconque de l’extérieur.

Seule la reconnaissance formelle de l’âme humaine et de son prix infini peut donner un nouvel enthousiasme pour le fait d’apprendre à être soi, à découvrir la richesse des autres, en communion avec la Nature et tous ses habitants.

Il faudra bien qu’un jour la représentation nationale ou internationale reconnaisse la souveraineté de chaque individu sur sa propre existence et sur son rôle dans son environnement. »

Ceci est un extrait de la préface que j’ai rédigée pour le livre de Cristina Elena Popa Tache.

Le 6 octobre dernier, cette avocate, chercheure scientifique associée à l'Institut de recherche juridique de l'Académie roumaine (ILRRA, Bucarest), m’envoie par mail son projet de livre intitulé « Vers un droit de l’âme et des biochamps des êtres vivants ».

« Une surprise et un merveilleux encouragement »

Cristina Elena Popa Tache.

Elle m’explique m’avoir adressé ce message après avoir lu mon livre sur les « Droits de l’âme. Pour une reconnaissance politique de la transcendance » (2008, L’Harmattan) : « Votre livre a été une surprise et un merveilleux encouragement. Scientifiquement, il est possible de développer ce droit. Techniquement parlant, les sources coutumières déjà existantes ont presque créé un tel droit. Je me suis inspirée de votre travail pour mener le mien. J'ai décidé d'écrire ce livre parce que j'ai l'impression que moi et les autres créatures avons « quelque chose » qui n'est pas assez protégé. Ce serait un grand effort d'étudier une telle science. L'humain, d'abord, deviendrait plus souverain qu'il ne l'a jamais été. Et comme ce serait merveilleux si l'attention de l'homme s'étendait de manière protectrice à tous les êtres vivants ! »

Puis, Cristina développe une solide argumentation basée sur une multitude de textes juridiques de toute nature. A travers ces références, elle voit se dessiner une évolution de la conscience vers toujours plus de respect envers les différentes formes du vivant.

« A part vous, écrit-elle dans son mail, je ne connais personne qui ait écrit sur la possibilité des droits de l'âme, c'est pourquoi je vous ai cité quelques fois dans mon livre. »

Après quelques échanges, elle me demanda si je voulais bien rédiger une préface à son livre. Ce qui fut fait.

« Décongeler l’abstrait du juridique"

Le livre est paru ce début novembre, pour l’instant seulement en roumain. Vous pouvez vous le procurer ici.

La préface est disponible en téléchargement sur academia.edu.

Voici la traduction de la 4ème page de couverture du livre de Cristina  :

« La préface de ce livre est écrite par la seule personnalité qui pouvait décongeler l'abstrait d'une expression juridique, Jean-Luc Martin-Lagardette, un génie visionnaire, cité partout dans le monde pour ses thèses en éthique journalistique et en philosophie de l’esprit.

Cette préface est un aperçu du texte que vous allez lire.

La pandémie a entraîné plusieurs désordres auxquels l'humanité et la planète entière ont dû faire face. Dans ces moments-là, nous sentons mieux nos vulnérabilités et nous pouvons faire le point. Maintenant, nous savons mieux où nous sommes forts et où nous sommes faibles. L'un des résultats de cette évaluation a été de constater que nous n'avons pas vraiment de droit à l'âme ni aux biochamps des formes de vie. Pourquoi les avons-nous analysés ensemble ? Découvrez-le dans le livre.

Quand j'ai senti que la protection des âmes manquait, j'ai essayé de lire quelque chose à ce sujet, mais je ne l'ai pas trouvée. Elle existe peut-être, mais je n'ai rien trouvé dans la façon dont j'ai traité le problème.

Couverture - verso

4ème de couverture.

Mon livre a une particularité notable : étant un livre de droit, on peut supposer qu'il s'adresse aux spécialistes, chercheurs, universitaires et étudiants des facultés de droit, des facultés d'études des religions, de théologie, voire des facultés de médecine ou d’études, des thérapies alternatives/complémentaires, y compris pour des études doctorales ou post-doctorales. Mais ce qui le distingue d'un livre de droit classique, c'est la question, pourtant d’intérêt universel, de l'âme et des biochamps. Le langage accessible à tous et l'intérêt croissant de tous pour ces sujets incitent quiconque à lire ce livre pour y découvrir un autre point de vue, une autre façon d’aborder le droits de tout le vivant, ce que personne peut-être n'a encore pensé dans cette globalité. »

> Les principaux travaux de Cristina Elena Popa Tache.

Se connaître soi-même : les soifs de l’âme

J’ai identifié cinq besoins fondamentaux, cinq impulsions majeures de l’âme humaine, que l’on peut supposer mouvoir tout individu quelle que soit son origine, son époque ou son histoire.

Âme d’Automne, par Armand Point (1860-1932).

Voyez-vous d’autres points importants que j’aurais oubliés dans cette liste ?

(Il s’agit ici des besoins de l’âme, auxquels il faut ajouter, bien évidemment, la satisfaction des besoins physiques essentiels : la santé, le gîte et le couvert.)

> Besoin d'aimer et d’être aimé, besoin de reconnaissance et de respect

Aussi besoin de (se) donner.
Qui (et par qui) : tel ou telle, ma famille, mes enfants, ma profession, mon pays, les médias, tout le monde, Dieu, personne ? Bof !

> Besoin de communier

Avec qui : les membres de ma famille, mes compatriotes, chacun.e, l’humanité, Dieu ? Par le sport (matches), l’art (spectacles, concerts, bals),  la télé (jeux, émissions diverses), la religion (messe, cérémonies), l’armée ? Personne ?

> Besoin de savoir

Quoi : Dieu existe-t-il ? Pourquoi l’univers ? A-t-il ou non un sens ? Y a-t-il Une vérité ? Si oui, puis-je la connaître ? Suis-je libre ou non ? Mon esprit survivra-t-il après ma mort ? Quel rapport existe entre matière et esprit ? Le paradis/l’harmonie sur Terre est-il/elle envisageable ? M’en fous !
Ma vie a-t-elle un sens ? Suis-je utile (à quelque chose ? à quelqu'un ?)

> Besoin de justice et de sécurité

Justice universelle ? Particulière : une personne, un groupe (famille…), une cause spécifique (animaux, populations, catégories ou groupes de personnes, cas individuel…) ? Indifférence ? Moi seul ?

> Besoin d'une orientation

Reçue de mes parents, ma religion, mon clan, mon maître (patron, guru, idole, ange gardien…), mon parti politique ? Ou déterminée par mon instinct, ma raison, ma conscience, Dieu, mon intérêt, la science ? Ou par le hasard (donc par personne ni rien en particulier). Par mes désirs seulement ?

22 – L’humanisme a besoin de la transcendance, union entre l’unique et l’universel

« Après avoir désanimé et mécanisé le monde, devenu un matériau à manipuler et à exploiter, l’esprit humain a fini par déboucher sur sa propre mécanisation ». Cette phrase de la neurologue Laura Bossi sonne comme une invitation à renouer avec ce qui fait l’essence de notre humanité : la transcendance.

BossiDans Histoire naturelle de l'âme, la neurologue Laura Bossi s’étonne : « Les scientifiques se seraient-ils substitués aux philosophes et aux théologiens ? (…) Devant le relativisme des croyances dans les sociétés démocratiques et “pluriculturelles”, face à l’abdication des philosophes et à l’embarras des Églises, les scientifiques semblent être les seuls à avoir cette ambition démodée qu’est la recherche de la vérité. Vérité provisoire – ce n’est pas un hasard si les scientifiques contemporains se nomment “chercheurs” et non plus “savants” –, mais vérité cependant. Il est donc naturel que l’honnête homme se tourne vers eux pour un avis éclairé sur l’âme et les fins dernières. »

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Laura Bossi. (DR)

Et la scientifique poursuit : « Nous confions désormais à la science le soin d’expliquer les questions concernant la vie, la mort et la conscience. (…) Cette surestimation des pouvoirs de la raison de l’homme, raison “pétrifiante” comme la qualifiait Novalis, a en fait aussi conduit à une perte de la subjectivité. Après avoir désanimé et mécanisé le monde, devenu un matériau à manipuler et à exploiter, l’esprit humain a fini par déboucher sur sa propre mécanisation. (…) Dans cette optique purement mécaniste, la biographie humaine, la liberté humaine et l’histoire humaine n’ont évidemment plus de place. »

L’âme humaine est aujourd’hui remplacée par des “modélisations”… Et l’on ne parvient même plus à distinguer l’homme du singe, sauf par quelques détails insignifiants. La transcendance, cette dimension propre à l'homme qui fait de chaque individu à la fois un monde en soi et un concentré de tout l'Univers, disparaît sous l'impérium des seules constatations matérielles.

La pétrification de l’âme

Mais l’humanisme sans la transcendance (que les philosophes de l'Aufklärung identifiaient avec "la liberté"), c’est la pétrification de l’âme. C’est le lit de l’eugénisme et des totalitarismes.

C’est cette négation de l’humanité de l’homme que refusent aujourd’hui nombre d’individus contestataires et de groupes de toute sorte. C’est contre cette relégation de la dimension humaine au rang de simple phénomène naturel et mécaniste que s’organisent notamment les religions et les “sectes”. Pour elles, la vérité des scientifiques est partielle et incomplète. Une autre dimension habite l’homme : celle de l’Esprit, qu’il soit nommé Dieu ou non, et que l'on peut schématiser sous le terme de "transcendance".

Il faut ainsi se réjouir que l’âme humaine, totalement évacuée des discours scientifiques, politiques et médiatiques, fasse de la résistance. Car l’âme, c’est la graine d’Esprit, le germe unique d’Universalité qui habite chacun et qui est irréductible à la mesure ou à la cartographie. Qui, donc, échappe à la science matérialiste.

Tout comme le problème posé par les diverses options spirituelles, religieuses ou thérapeutiques, l’affaire des foulards islamiques rappelle à la démocratie que de nombreux individus veulent une reconnaissance de cette dimension intérieure. Ils souhaitent pouvoir la vivre au grand jour. Même si cette foi contredit certaines des mœurs majoritaires. Même si ces pratiques ne coïncident pas toujours avec les connaissances « scientifiquement établies ». Même si elles paraissent infantiles ou bizarres.

Du moment, bien sûr, que sont respectés les grands principes vitaux comme le respect des personnes et la liberté de penser. Du moment que sont prises certaines précautions de base, comme par exemple, pour un thérapeute “différent”, non reconnu, l'engagement à une pratique éthique et l’interdiction d’interdire à son patient le recours à la médecine d’école.

Ce qui est généralement le fait des minorités de conviction, quoiqu’on en ait.

L'âme humaine n'est pas morte

La preuve en est que, malgré l’énorme arsenal répressif, des lois spécifiques, une surveillance policière et administrative permanente et organisée sur tout le territoire, l’hostilité de la quasi-totalité des médias, l’activisme fortement subventionné d’associations vouées à la dénonciation, la peur d’une grande majorité de gens ignorants des dessous de la lutte antisecte, malgré toute cette vindicte, les groupes (plus ou moins intégrés) sont toujours là, s’exposant moins bien sûr (on comprend pourquoi), mais bien présents. Et même se fortifiant dans leurs convictions et se multipliant.

La méthode répressive pratiquée en France est inopérante. Il faudra bien un jour que nos responsables politiques et médiatiques ouvrent les yeux : l’âme humaine, que l’on a voulu évacuer des sciences comme de notre culture, n’est pas morte. Elle prend confiance en elle et en ce qui la lie à tous et à l'Univers. Personne ne la mettra en fiches ni sous carcan.

Mieux vaudrait acter cette réalité pour mieux l’accompagner et permettre ainsi la réconciliation entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. Ceux qui doutent ne sont déjà en guerre contre personne...

FIN

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