Déontologie de l'info

Ma contribution au rapport 2015 de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI)


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

L’exigence d’«honnêteté» de l’information ne peut remplacer «l’objectivité» qui doit être conservée comme «horizon à atteindre». «Secte ou dérive sectaire» : le journaliste devrait «se contenter de dénoncer les actes répréhensibles au regard de la loi sans affubler de ce qualificatif devenu infamant, et sans plus d’examen, ceux qui pensent ou agissent à l’écart de l’establishment».

ODI 2015

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« Au cours de l’année 2015, les membres de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI) ont poursuivi leur veille sur le respect de la déontologie de l'information, à partir de leurs propres observations et de celles de sources extérieures (sites spécialisés, médias généralistes, syndicats de journalistes, associations de citoyens, chercheurs, etc.) Près de 200 alertes ont été sélectionnées depuis octobre 2014, date de remise du précédent rapport. »

Membre de cette association, ma contribution en 2015 a été d’insister sur la nécessité de viser « l’objectivité » journalistique, même si elle ne constitue qu’un horizon toujours fuyant, plutôt que de l’abandonner au seul profit de l’exigence d’honnêteté, comme le veulent un certain nombre de confrères.

De même, au sein d’un groupe de travail sur le vocabulaire journalistique, j’ai voulu montrer que « au nom de la lutte – légitime – contre les dérives sectaires, les mots « secte » et « dérive sectaire » sont souvent employés à tort et à travers, de façon abusive, au mépris de la présomption d’innocence et sans que les accuses puissent se défendre. C’est un sujet sensible, complexe, traité généralement de façon passionnelle et réductrice ».

Le groupe de travail a conclu que « le public (et surtout les membres des groupements concernés, qui ont aussi droit au respect) apprécierait donc sans doute qu’on se contente de dénoncer les actes répréhensibles au regard de la loi, commis par tel ou tel groupe, sans affubler de ce qualificatif devenu infamant, et sans plus d’examen, ceux qui pensent ou agissent à l’écart de l’establishment ».

« Ce troisième rapport de l’Observatoire de la déontologie de l’information, « Informer dans la tourmente », souligne un certain nombre de points marquants : la convergence des médias n’est pas seulement un thème économique, elle est également la réalité actuelle de l’information interconnectée qui fait système ; le rôle croissant des réseaux sociaux vient renforcer cet effet systémique ; la gestion des relations avec les sources devient plus complexe à mesure qu’elles se diversifient. Déjà relevés l’année dernière, le durcissement des relations entre les politiques et les médias ou l’effacement des frontières entre information, communication et publicité doivent conduire les rédactions à renforcer leurs défenses déontologiques. (…)

L’ODI inscrit son action dans la durée ; résolument tripartite, il appelle les entreprises, syndicats et associations à le rejoindre afin de conforter l’approche déontologique, au cœur de l’information professionnelle de qualité. »

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