L’Observatoire de la déontologie journalistique (ODI), présidé par Patrick Eveno, publie les conclusions du groupe travail constitué pour éclairer les concepts d’objectivité et d’honnêteté de l’information. Photo de Une : Patrick Eveno
Sous prétexte que « l’objectivité » n’existe pas, les journalistes avaient pris l’habitude de refuser ce mot pour le remplacer par celui d’« honnêteté ». Un groupe de travail mis en place par le président de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI), suite à mon interpellation, remet l’objectivité à l’honneur, au moins comme horizon à atteindre.
Dans un article publié ici le 20 octobre dernier, je réagissais à la publication du deuxième rapport du 2e rapport de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI).
L’un de mes commentaires avait pour but de protester contre le remplacement de la notion d’objectivité par celle d’honnêteté, et même de subjectivité.
Or, l'honnêteté ne suffit pas à remplacer l'objectivité. Et la subjectivité doit justement être limitée le plus possible (sauf dans les cas où elle peut être justifiée, dans certains reportages, par exemple).
Dans mon article, j’écrivais ceci : « Le § sur l’objectivité et honnêteté (dans « 4. Distinctions et précisions »), qui fait, je le sais, consensus dans la profession, me paraît en fait devoir être revisité (« L’objectivité journalistique n’existe pas. La pratique du journalisme repose sur une série de choix et les mots « objectif, objectivité » doivent être bannis à son sujet et réservés aux sciences exactes, les seules à pouvoir y prétendre. Les journalistes préfèrent donc parler d’honnêteté dans leur travail »). » Et je donnai mes raisons.
Patrick Eveno, président de l’ODI, a alors proposé qu’un petit groupe de réflexion réexamine les termes de ce débat. Le document présenté ici résume les points de convergence.
Le souci commun du groupe a été de respecter scrupuleusement la finalité du métier de journaliste telle qu’elle est définie dans une Déclaration de l’UNESCO de 1983.