Dans « Une brève introduction à la conscience. Réflexion sur le soi, le libre arbitre et l'expérience du monde », Quanto éditeur, Annaka Harris explore les contours de cette hypothèse qui identifie conscience et Univers et dont la plausibilité ne fait que croître.
L’Américaine Annaka Harris, consultante pour divers magazines scientifique et spécialisée en neurosciences et en physique, explore les théories et les découvertes scientifiques les plus récentes qui tentent de percer le mystère de la conscience. Mystère que le philosophe australien David Chalmers avait qualifié de « problème difficile » : la conscience est-elle une illusion ou, au contraire, une propriété constitutive de la matière ?
Quelle est la nature du « ressenti » ? Les animaux, les plantes, les bactéries même sont pourvus de capacités de réaction qui peuvent nous faire penser qu’ils se sentent agressés ou attirés par des éléments extérieurs. Ont-ils pour autant « conscience » de ces sensations ? Ont-ils vraiment des sentiments (d’horreur, de bonheur, etc.) ?
Revoir notre conception du libre arbitre
Ces questions, qui rejoignent les vieilles interrogations sur les rapports entre l’esprit et la matière, l’âme et le corps, sont investiguées à nouveaux frais notamment par les neuroscientifiques. Ceux-ci nous invitent à revoir notre conception commune de ce que nous appelons conscience, libre arbitre ou volonté.
En effet, alors que nous croyons vivre le moment présent, nous captons en réalité des signaux envoyés à notre cerveau, à des vitesses différentes, par nos organes sensoriels : « Ce n’est que légèrement après leur survenue que nous percevons consciemment les événements physiques se produisant dans le monde qui nous entoure ». Nous sommes toujours en décalage, en retard, par rapport à ce qui se passe. À tel point qu’un acte que nous croyons de notre volonté a en fait été enclenché dans/par notre corps avant même que nous en ayons conscience !
Pas de limite claire entre conscient et inconscient
En outre, « nous ne parvenons pas à trouver de preuve extérieure fiable de la conscience [et pour cause, puisque c’est une expérience exclusivement subjective, ndlr], et nous ne pouvons pas non plus identifier de façon concluante une fonction spécifique qu’elle remplirait ». Ceci nous empêche de fixer une « limite claire » entre le conscient et le non-conscient, de « distinguer les ensembles d’atomes conscients dans l’Univers de ceux qui ne le sont pas ».
Est-il possible de dépasser l’idée, intellectuellement frustrante, que l’esprit est une propriété, mystérieuse et toujours insaisissable, de la matière ? Cette hypothèse est très répandue chez les scientifiques en raison des principes matérialistes qui animent la plupart d’entre eux.
L’auteure de ce petit livre fait le point sur ces débats. Il aborde de front l’hypothèse émergente, potentiellement explosive, du panpsychisme, selon lequel toute matière comporterait un élément ou une forme de conscience.
La conscience comme « qualité universelle des choses physiques »
Cette hypothèse, déjà perceptible sous forme d’ébauche chez Spinoza ou Leibniz, connaît aujourd’hui un intérêt croissant. Soutenue par des philosophes comme Philip Goff, David Skrbina ou Galen Strawson, cette vision est vivement controversée mais ne cesse de croître son audience.
Pour Strawson, par exemple, tous les phénomènes physiques étant des « formes d’énergie », le « panpsychisme est simplement une hypothèse au sujet de la nature ultime de cette énergie ». Et il précise : « La physique n’est pas affectée par cette hypothèse. Tout ce qui est vrai dans le domaine de la physique demeure vrai ».
Mais affirmer que la conscience puisse être autre chose qu’une production du cerveau provoque beaucoup de réticences, voire de mépris. Les accusations d’anti-science ou de mysticisme sont vite dégainées.
Pourtant, les arguments en faveur du panpsychisme sont nombreux si on l’aborde comme une « qualité universelle des choses physiques », comme une propriété de toute matière comme l’est la masse ou la charge électrique. À bien y réfléchir, la matière est encore elle-même bien mystérieuse. Et même, pourrait être plus mystérieuse encore que notre conscience puisque celle-ci nous est on ne peut plus familière.
De même, il faudrait distinguer avec plus de précision, esprit, mental, conscience, libre arbitre, volonté, etc. Le flou entretenu entre tous ces termes devra être dissipé, et d’abord au sein même de la communauté scientifique.
« Le monde est dans ma tête ; mon corps est dans le monde »
Quoiqu’il en soit, le problème difficile du rapport entre esprit et matière doit tenir compte d’une propriété extraordinaire de la conscience : elle provient de la matière qu’en même temps elle englobe et constitue. « Le monde est dans ma tête ; mon corps est dans le monde », s’étonne l’écrivain américain Paul Auster. Plus précisément encore, il faudrait dire : « Le monde est dans ma tête ; mon corps est dans le monde qui est dans ma tête ».
En effet, sur le plan cognitif, ou phénoménologiquement parlant, tout est toujours dans ma tête, que ce soit un objet extérieur (une pomme) ou un objet intérieur (une pensée). Que la pomme soit la pomme que je vois (c’est son image en moi qui me fait penser qu’elle est devant moi) ou celle à laquelle je pense.
Je (S = sujet) et moi (O = objet) sont identiques, forment une unité : ma conscience. Ma conscience est donc toujours essentiellement duelle, partagée entre la lumière qui éclaire l’objet (qu’il soit intérieur ou extérieur) et la lumière qui contient l’objet.
Et le problème est particulièrement déroutant quand je me pense. Quand je suis à moi-même objet visé par ma conscience. Car alors je et moi sont identiques tout en étant irréductiblement différents.
Étendant cette constatation, que chacun peut faire, à tout le problème de la connaissance, nous pouvons dire que l’objet et le sujet sont à la fois identiques et absolument différents. Que l’esprit et la matière sont à la fois identiques et absolument différents.
Dans la conscience, la matière et l’esprit sont de même nature (de la nature du sens produit par le je). Ainsi, comme nous ne pouvons jamais échapper à notre conscience (sauf à disparaître dans l’inconscience, le sommeil, etc.), nous pouvons tout aussi bien dire que, pour nous (et non « en soi »), la matière et l’esprit sont de même nature.
« Spiritus insertus atomis »
Là réside le nœud de l’énigme et, en définitive, sans doute, celui de notre liberté foncière. C’est pourquoi il est impossible de trancher scientifiquement si tout est seulement matière (dont l’esprit serait un simple sous-produit) ou si tout est dans notre esprit, comme l’affirmait le philosophe irlandais Berkeley. Ou les deux à la fois, comme le disait Spinoza (Deus sive Natura, Dieu, autrement dit la Nature).
Selon la position choisie (et là seulement résiderait notre libre arbitre), la matière sera la réalité et l’esprit (ou la conscience) l’illusion, ou l’inverse. Le panpsychisme propose de réunir les deux, comme le faisait le philosophe grec Démocrite pour qui « spiritus insertus atomis », l’esprit est inséré dans les atomes. Et Démocrite était matérialiste.
Mais la conscience possède en outre une caractéristique prodigieuse qui lui octroie un statut réellement exceptionnel parmi tous les objets offerts à notre sagacité. Elle est la seule chose dont nous faisons directement et avant toute chose l’expérience. Comme le cogito ergo sum de Descartes nous le démontre, elle est la première et la seule certitude absolue que nous pouvons former dans notre esprit.
Accepter le panpsychisme ?
L’existence du monde vu objectivement n’est pas un constat, une expérience, mais une déduction. L’objectivité absolue, c’est-à-dire abstraction faite de la subjectivité, est impossible puisque, sans une conscience qui le porte ou l’éclaire, aucun objet ne peut être évoqué. De toute évidence, sans un sujet qui le nomme, le moindre objet, ou l’Univers tout entier, ne peut qu’être supposé ou déduit ; jamais être dit exister absolument. C’est une absurdité de prétendre que je fais l’expérience de l’objectivité. En effet, je me pose forcément en sujet face à tout objet et ne puis m’abstraire, faire disparaître le sujet que je suis, sans éliminer immédiatement la représentation de l’objet dont je parle. Et sans sa représentation, l’objet n’est au mieux qu’une probabilité, non une certitude du même niveau que celle apportée par la conscience.
D’où la primauté de la conscience en toutes choses.
À ce titre-là au moins, le panpsychisme est épistémologiquement justifié, comme nécessité de toujours tenir compte d’un aspect proprement spirituel dans tout objet de connaissance. Comme l’écrit Mme Harris, si nous découvrions « que la conscience est constitutive de la matière […], la conscience serait alors, par définition, associée à toute mesure ».
Mais, pour pouvoir accepter pleinement le panpsychisme, il faudrait encore préciser l’articulation entre la conscience et l’esprit.
Mais c’est un… sujet qui mériterait un autre développement.
Tous ces phénomènes ont été confirmés par la Physique Quantique
Les découvertes de la Physique Quantique ont montré sans conteste que :
1° Chacune des 200 particules (dont le nombre découvert ne cesse de croître) émet certes des champs informationnels : c’est de tels champs qui sont ici captés par l’entremise de ce qui est entrepris au « hasard ».
2° l’espace et le temps ne sont pas des entités distinctes et que donc ce que Cyril propose ici est un voyage dans le temps au travers de l’espace du processus de test et qui projette donc dans un avenir concret et tangible(a condition de faire les choix appropriés).
2° Toutes les particules sont non seulement en communication, mais en profonde interaction : interconnectés et en constante interaction dans une grande « danse ».
IL est donc sensé de croire qu’on peut capter ce qui est un futur possible (rappel : temps e espace se confondent) via les informations (concernant le futur possible) qui sont toujours à notre dispositions (maintenant).
» Dans l’univers, chaque atome est relié à tous les autres atomes,
à travers la substance (esprit) de l’anti matière.
Toute connaissance est potentiellement accessible à chaque atome de l’univers »
Jean-Emile Charon, physicien et philosophe
Pour ceux qui douteraient du fait que ce qui se passe sur le plan atomique (en amont) se traduit aussi (en aval) sur le plan matériel (perçu par les 5 sens), des expériences scientifiques telles que, par exemple, enseignées dans ce cours donné par un professeur de l’Université Marie Curie (Paris) à l’Ecole normale supérieure de Paris et dont l’intitulé est (on ne saurait être plus explicite) :
« Application de la Mécanique Quantique : de l’atome au solide »
phys.ens.fr/cours/cours-mip/MagistL6Complet.pdf
http://www.phys.ens.fr/cours/cours-mip/MagistL6Complet.pdf