Vers la création d’un observatoire déontologique des pratiques journalistiques


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Une trentaine de personnes ont participé mardi 24 janvier 2012 à une première réunion de « défrichage » en vue de créer  un Observatoire déontologique des pratiques journalistiques.

 

    

      Cet article est paru dans la Lettre n° 13 de l’APCP (février 2012).

 

Huit organisations syndicales d’employeurs et de journalistes étaient présentes, deux médiateurs de presse, une entreprise de l’audiovisuel public venue en observateur, neuf écoles de journalisme « reconnues », cinq associations professionnelles ou de la société civile, un représentant de la direction générale des médias et des industries culturelles (ministère de la culture et de la communication). Le fonctionnement collectif fera naturellement de cet observatoire un espace de débat ouvert entre professionnels et non professionnels.

 

Cette première réunion a permis de clarifier certaines questions, après les propositions exposées par l’Association de préfiguration d’un conseil de presse (APCP).


Instrument de veille, pas instance d’autorégulation

 

Première clarification : le futur observatoire ne sera pas une instance de déontologie, un conseil de presse recevant et traitant des plaintes. Son objectif majeur est de faire de la « veille déontologique » en continu, d’analyser les cas et les situations qui lui parviennent, de faire chaque année un « état des lieux ». L’APCP, qui en a pris l’initiative, n’en sera pas le maître d’œuvre. Une autre association sera créée, qui comprendra tous les participants à parts égales, qui déterminera ses instances dirigeantes et organisera le travail de l’observatoire.

 

Autre clarification : la « caisse de résonance » que peut devenir cet instrument au service de tous ne doit pas seulement s’intéresser aux dérapages déontologiques, montrer du doigt les manquements, mais aussi récolter et mettre en avant les « bonnes pratiques » que s’efforcent de développer ici et là des journalistes et des médias. L’aspect pédagogique de l’observatoire a été plusieurs fois souligné.

 

Les quatre acteurs de la fabrication de l’info

 

Dans cette optique, le tour de table a montré qu’il fallait s’intéresser aux quatre « acteurs » de la fabrication de l’information :

 

- les sources (qui sont parfois manipulatrices),

- les journalistes (qui ont la responsabilité, à tous les niveaux de la chaîne hiérarchique, de récolter et diffuser l’information),

- les éditeurs de média (responsables de la ligne éditoriale et devant la justice),

- le public (qui reçoit de manière critique l’information qui lui est destinée et pousse à une amélioration du système).

 

La prochaine étape va servir à chercher le consensus sur une définition précise des objectifs du futur observatoire. Ce qui pourra se faire tout en commençant à centraliser des informations sur « l’actualité déontologique ». Une deuxième réunion est prévue en mars. Le soutien des pouvoirs publics à cette initiative de « rassemblement des bonnes volontés » est par ailleurs acquis. En temps que mise en œuvre d’une recommandation (unanime du groupe « Confiance ») des Etats Généraux de la Presse Ecrite, le ministère s’est dit prêt à apporter son expertise et n’a pas « fermé la porte » pour d’éventuels moyens.

 

Yves Agnès, président de l’APCP.

 

> Les personnes intéressées par cette initiative peuvent prendre contact avec les organisateurs (voir coordonnées dans la lettre).

 

 

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