Le député UMP Jacques Myard juge "urgent" que "les médias adoptent une charte déontologique"et les menace d´une initiative législative en cas de passivité.
Jacques Myard. |
Dans un communiqué publié le 2 juillet 2011, le député UMP Jacques Myard, président du Cercle Nation et République, demande que les médias fassent quelque chose pour réguler leur profession.
"L´hystérie médiatique : ça suffit !
Plusieurs événements - l´affaire DSK 1ère et 2ème version, l´affaire Tronc, la libération des journalistes otages - ont pris une ampleur médiatique qui frise l´hystérie collective !
La liberté d´information est l´un des piliers de la démocratie, c´est indubitable ; Voltairien dans l´âme loin de moi l´idée même de lui porter atteinte.
Mais aujourd´hui, Panurge médiatique règne en maitre imposant sa vérité en sautant allègrement à des conclusions définitives et sans appel !
Cette situation ne peut plus durer, elle porte en elle-même des risques majeurs de déstabilisation dont les excès ont de forte chance de porter atteinte à nos libertés publiques et à la démocratie elle même.
Faut-il pour autant légiférer ? Je ne le pense pas.
En revanche, il est urgent que les médias adoptent une charte déontologique. Cette charte devra impérativement intégrer quelques principes forts :
- le principe du contradictoire, toute opinion doit être suivie et contrebalancée par une opinion contraire
- la présomption d´innocence doit être rappelée avec force dans toutes les affaires judiciaires
- et surtout l´équilibre des informations doit être assuré afin d´éviter des heures durants le matraquage répétitif d´un seul sujet, les chaines infos tombent trop souvent dans ce travers destructeur.
A défaut d´un rééquilibrage des médias par eux mêmes, le législateur devra se saisir de cette question, une mission d´information parlementaire devra en tout état de cause précéder ce travail législatif, il serait même utile de le faire dès aujourd´hui pour pousser les professionnels à agir."
M. Myard est aussi connu pour sa lutte contre les "sectes" et ses positions tranchées contre l´homosexualité. C´est aussi lui qui veut "nationaliser" l´Internet.
En tout cas, il pose les bonnes questions. La profession devrait quand même réagir. Mais ça m´étonnerait qu´elle le fasse tant qu´elle ne sera pas au pied du mur, tant qu´une mission parlementaire ne sera pas réellement engagée.
Si les menaces du député se concrétisent, les journalistes seront donc "obligés" de réagir aussi contradictoirement à ses propres propos et à ceux de son ami Fenech (président de la Miviludes), spécialiste de l´amalgame et de l´invention de faits pour justifier ses actions répressives.
Prendre conscience de cette conséquence pourrait refroidir ses ardeurs...