Voir sa propre conscience : aussi étrange que cela paraisse, c’est non seulement possible mais souhaitable. Selon l’auteur de « Voir la conscience – Philosophie radicale : une science de la liberté », c'est un exercice proposé à chaque être humain pour s’apporter à soi-même la preuve de la réalité et de la liberté de l’esprit.
Le nouveau livre de Jean-Luc Martin-Lagardette est ambitieux. Il interpelle à la fois par son sujet et sa démarche intellectuelle.
La possibilité même de « voir la conscience » peut apparaître surprenante selon l’idée que l’on s’en fait communément.
Et cela, même si de nombreux penseurs et chercheurs ont déjà abordé le sujet et se sont interrogés sur la nature de celle-ci.
Distinguant le je, l’ego et le moi, l’auteur de cet ouvrage singulier (et illustré de planches pédagogiques) propose de remonter vers l’essence de la philosophie, au cœur même de l’acte de réfléchir. Il invite le lecteur à une sorte de voyage au tréfonds de soi, à la source même de la conscience, cette lumière grâce à laquelle toute connaissance éclot dans son cerveau.
« Intuition spirituelle »
En empruntant la voie de « l’intuition spirituelle » et de la raison, il suggère à chacun d’accomplir un retournement intérieur susceptible de lui apporter la preuve de la réalité de l’esprit. La Philosophie Radicale aborde le terrain de l’universel par celui du plus intime. Elle justifie ainsi tant le croyant que l'agnostique ou l'athée. Elle les relie, les unit, ouvrant la fenêtre du « vivre-ensemble ».
En réalisant qu’il n’y a pas de savoir purement objectif et que tout est dépendant de choix fondateurs dès qu’il est question de « savoirs », le lecteur se trouve placé en permanence dans sa liberté de penser. Il découvre qu’il n’est pas plus ou moins libre, mais qu’il est liberté.
Se libérer de la tyrannie du concept
Cette approche, pressentie par certains penseurs et méditants, bouleverse les visions ordinaires de nous-mêmes et du monde.
Selon J-L M-L, chacun peut ainsi « voir » que la matière et l'esprit sont de même nature, avec tout ce que cela peut engendrer, en particulier dans la compréhension de la complexité du monde, grâce à la transdisciplinarité que cette vision justifie.
Inspiré par l’esprit des philosophes allemands des Lumières, et prolongeant l'intuition intellectuelle de Fichte, l’auteur nous ouvre une perspective sans limite par-delà nos préjugés.
En soulevant le voile des apparences, le lecteur pénètre une réalité qui s’offre à sa créativité car, s'affranchissant de la « tyrannie du concept » grâce au « voir du voir », il découvre la clé de son infinie liberté et pourquoi pas ? s’il le veut, de son bonheur.