Observatoire nantais des médias


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Après la venue appréciée de Laurent Joffrin au CCO, l’Observatoire Nantais des Médias avait convié, vendredi 18 Janvier 2008, Jean-Luc Martin-Lagardette.

Article rédigé par Geoffroy Barre, mis en ligne le 21 jan 2008 sur son site Revolution80, créé pour pour mener une veille critique sur le monde des médias.

Journaliste indépendant, Jean-Luc Martin-Lagardette (ESJ Lille) a commencé sa carrière en 1975 comme reporter à a Voix du Nord. Fait remarquable, il a crée, en 1992, le magazine Mairies vertes puis est devenu rédacteur en chef du mensuel Décision Environnement. Ce préambule de présentation est important, pour la suite, car un point essentiel du débat a concerné la distinction information / communication.

 

Le journalisme s’est toujours présenté comme le diseur de vérité, le grand influenceur de la pensée. Pourtant la presse a toujours refusée d’être responsable de des expressions devant le public, sous prétexte que cela peut nuire à sa liberté d’expression”. Voila qui a lancé la conversation. Jean-Luc Martin-Lagardette, disons-le, a sa croisade. Il veut créer un conseil de la presse en France.

 

Ce conseil sera “un espace commun où les questions éthiques concernant les médias et leur fonctionnement peuvent être analysées, débattues et traitées. Espace de médiation entre les médias et leurs utilisateurs, le conseil de presse se veut outil de régulation de l’activité journalistique“. L’éthique au coeur de la mission du journaliste, voila ce qui entête Jean-Luc. Cette volonté de transparence, de vérité, “je me bats depuis plus de 30 ans” pour la faire émerger. “Cela commence à faire son chemin, dans les rédactions” explique t-il.

 

Ce conseil de presse semble sonner comme le remède à cette presse malade que l’on connaît en France. “C’est la faute des journalistes de ne pas avoir exigé de rigueur dans leur métier. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qu’est un vrai journaliste. N’importe qui capable d’aligner 3 mots peut se revendiquer journaliste…“. On sent dans cette affirmation la critique du web et des outils qui permettent aujourd’hui à vous, à moi, d’exprimer nos opinions. Pourtant Jean-Luc Martin-Lagardette n’est pas aussi manichéen qu’on pourrait le penser. Il a lancé, sur AgoraVox, la première enquête participative.

 

La première enquête participative expérimentale sur l’obligation vaccinale a semble t-il bien fonctionnée. Une deuxième est en cours d’élaboration. “Je suis allé voir Carlo (Revelli) pour lui proposer le système des enquêtes. Faire remonter l’information, impliquer les internautes avec la caution et le travail journalistique“. Voila une direction, celle de l’info citoyenne estampillée “de qualité journalistique”…

 

De toute façon, l’année 2008 sera celle des labels sur le web, il faut s’y faire. “C’est aux journalistes de donner la preuve de la qualité de leur boulot” explique t-il. Mais avec 15 % de journalistes sortant d’une ESJ…

 

D’ailleurs, en lien avec les labels, JLML a parlé de qualité de l’information. “Il faut structurer les procédures de fabrication de l’information et celles de publication”. ISAS BC 9001 et ISAS P 9001 (*.pdf), voila des termes barbares qui sont en fait des normes.

 

Une fondation Suisse est à l’origine de ces textes : “by offering a new quality standard to the broadcasting industry, we intend to uphold good governance and foster transparency and accountability within the media“.

 

Les normes et les textes de loi passionnent JLML. La Charte Européenne des Journalistes (1991), le régime juridique qui définit le statut de la presse, c’est une conception très juridique des médias à laquelle il nous a été donné d’assister. Mais une conception qui, avouons-le, a du bon. Lors de sa conférence, JLML a pointé les dérives des “Cahiers de la Compétitivité” (supplément du Monde édité le mercredi).

 

Un supplément, rédigé par des agences de contenu, destiné à vanter un sujet. La mention “publicité” y étant minuscule. Très bon exemple, dont je voulais vous parler ici. Plus loin, il parle des pages “économie” de DirectSoir comme une trahison du métier. “Chaque jour, c’est une double page présentant un produit. Je ne peux pas prouver qu’il y a un arrangement derrière, mais…”.

 

 

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