Médecine d´école et médecine complémentaire


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Pourquoi la médecine académique tarde-t-elle tant, en France, à s´ouvrir aux médecines traditionnelles ou complémentaires ? La défense de son pré-carré ne peut être totalement écartée, bien sûr. Mais ce qui m´intéresse plus, c´est l´aspect épistémique.

Face aux médecines "différentes" (homéopathie, guérisseurs, etc.), la médecine conventionnelle met en avant sa rationalité. C´est l´EBM, l´evidence based medecine, la médecine basée sur des preuves. C´est l´argument principal qui est brandi pour s´opposer aux autres approches, plus intuitives ou traditionnelles. Ce qui permet de les traiter de pratiques "charlatanesques". La science face à l´obscurantisme, en gros.

En revanche, quand cette même médecine se trouve mise en défaut, elle sait présenter un tout autre argument : "La médecine n´est pas une science exacte. Elle est tenue à une obligation de moyens, pas de résultat".

Cette contradiction plaide pour une remise à plat du monopole qu´elle revendique dans la fourniture du soin. Non pas pour accepter n´importe quelle pratique, mais pour les étudier et les introduire selon des protocoles nouveaux et différents de ceux utilisés jusqu´alors pour l´élaboration de la "science médicale".

Faut-il le préciser ? Il ne s´agit pas de rejeter la médecine d´école mais de l´inviter à plus de modestie (vu ses effets secondaires et le nombre de maladies qu´elle ne guérit toujours pas) et à une ouverture bien plus large.

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