Les nouveaux médias sur le Net confortent l’idée d’une information vue comme « bien public »


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Dans sa conclusion, le rapport « Médias  : nouveaux modèles économiques et questions de déontologie » reconnaît la pertinence d’une idée que j’avais proposée en 2006 dans mon livre sur le journalisme responsable  : l’information comme « bien public ».


Extraits de la conclusion : « Avec pragmatisme – et sans doute aussi parce que l’esprit des pionniers du web a initié une tradition de transparence – nombre de jeunes médias ont opté pour un partage en temps réel de leurs réflexions sur les nouveaux enjeux déontologiques avec leurs internautes. De ce dialogue surgissent progressivement les limites à poser pour encadrer les nouvelles pratiques.

 

« Cette piste semble devoir être creusée. Les journalistes évoluent désormais dans un univers d’information où ils ne sont plus les seuls producteurs et la qualité de l’information qu’ils délivrent ne dépend plus de leur seule action dans bien des cas. En conséquence, l’élaboration de nouvelles règles de déontologie doit être envisagée avec « ceux que l’on appelait auparavant l’audience » pour reprendre l’expression de Jay Rosen.

 

Les auteurs du rapport

Philippe Couve, avec Nicolas Kayser-Bril et Marion Senant, ont scruté 24 médias et leur modèle économique ainsi que leur rapport aux questions de déontologie et à de possible conflits d’intérêt. De cet examen émergent plusieurs modèles économiques et la nécessité de repenser le champ des questions de déontologie à l’heure des réseaux et de l’évidence du participatif.

Ce rapport a vu le jour à l’initiative de Manola Gardez, directrice de l’Alliance internationale de journalistes et avec l’appui de l’Initiative pour repenser l’économie, deux organisations issues de la Fondation Charles Léopold Mayer.

 

« Si un intérêt commun parvient à rassembler les journalistes et ceux avec lesquels ils échangent, c’est peut-être que l’idée d’une information reconnue comme « bien public » est pertinente, ainsi que le soutient Edwy Plenel de Médiapart en France. L’information cesserait alors d’être un bien ordinaire et pourrait échapper à des logiques purement commerciales assignant à ses producteurs des droits et des devoirs spécifiques.

 

« Toutefois, si cette réflexion sur un statut dérogatoire au droit commun paraît intéressante, elle ne doit pas conduire à figer les règles d’exercice du métier d’informer mais au contraire les inscrire dans une dynamique d’évolution, sous peine d’amplifier le décalage déjà visible entre les textes généralement considérés comme des références (la charte de Munich, par exemple) et les pratiques réelles constatées sur le terrain. »

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