Philosophie politique

Le matérialisme se meurt, vive l’humanisme transcendantal !


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Le matérialisme a été érigé insidieusement en norme politique. Il sert aujourd’hui de justificatif philosophique au libéralisme effréné. Avec des conséquences désastreuses pour l’homme et son environnement. Il doit laisser place à l’humanisme transcendantal, qui reconnaît la valeur spirituelle incommensurable de chaque individu.

"La Question", par JL ML.

Pourquoi le libéralisme, basé sur le concept de liberté, une valeur fondamentale de nos démocraties et du corpus des droits de l'homme, produit-il autant de souffrances et d’injustice ?

Pourquoi cette doctrine de philosophie politique finit-elle par enchainer les hommes, entraînant un esclavagisme insidieux (car il ne dit pas son nom) qui détruit les individus, les liens sociaux ainsi que les écosystèmes et jusqu’au climat ?

Essentiellement, parce qu’elle s’est édifiée, historiquement, contre l’État et son autorité jugée arbitraire.

Or, ce faisant, elle s’est coupée du Tout, d’un point de rassemblement pourtant nécessaire à l’harmonie générale. Elle a ainsi encouragé l’individualisme, l’égoïsme et la course au profit au détriment de l'humain.

Philosophiquement, le libéralisme a adopté le matérialisme, car c’était le moyen de s’accaparer les forces productives et de se soumettre les autorités politiques. Tout étant matière, tout n’étant que matière, ceux qui contrôlent cette matière sont les maîtres du monde. Quelles que soient les apparences et les régimes politiques.

Liberté et responsabilité

Le socialisme, né en réaction face à ces excès du libéralisme, n’a pas réussi à imposer un rééquilibrage des forces ni une juste prise en compte des besoins essentiels de tous. Pourquoi ? Parce qu’il a écarté lui aussi la transcendance, élément pourtant constitutif de la nature humaine, dimension irrépressible sauf à conduire au suicide, individuel ou collectif. Par peur face à l’insaisissable, à l’inconscient, aux réalités invisibles ? Par orgueil, croyant pouvoir tout maîtriser par la Raison ?

Quoiqu’il en soit, ce rejet, ce refoulement de la part transcendante qui anime chaque être humain, n’est aujourd’hui plus supportable !

Un nouvel humanisme est indispensable si l’humanité veut conserver son Habitacle et même simplement survivre. Un humanisme transcendantal, basé non plus sur la seule matière mais d’abord sur la conscience ; sur le respect de soi, des autres et de la nature ; sur la curiosité et le désir de savoir ; sur la liberté ET la responsabilité ; sur l’apprentissage joyeux de l’autonomie dans la fraternité.

Voilà le nouveau ferment qu’il faut pouvoir offrir à notre société morcelée, divisée, craintive, souvent naïve et manipulée. Elle pourra alors véritablement s’efforcer vers le bien, s’enthousiasmer pour l’intérêt général tout en s’engageant sur la voie de l’épanouissement individuel.

Chacun y trouvera son compte, y compris les entrepreneurs et autres bâtisseurs de fortune car ils auront l’assurance d’agir dans un contexte légitime, librement régulé et ne laissant plus personne sur le carreau.

4 thoughts on “Le matérialisme se meurt, vive l’humanisme transcendantal !

  1. Tripon Jean-Louis

    Le libéralisme est une théorie économique et non une doctrine politique. Il revient à la science politique de définir les structures, les principes et les règles de gouvernance d’un état au service des hommes, à la fois efficaces pour la cité et respectueuses des personnes et de la nature. La Déclaration universelle des droits de 1948, trop souvent ignorée par les politiques, témoigne d’un idéal humaniste qui me semble parfaitement répondre au respect des personnes. Elle garde bien de définir une transcendance qu’elle laisse à la conscience de chacun et se contente de protéger l’altérité de chaque individu. Toute promotion d’une doctrine philosophique qui définirait une spiritualité idéale pour l’homme serait de la pure propagande pour un énième système aliénant. Ce n’est pas à la politique de définir ce que, ni comment, l’homme doit penser et désirer, elle doit seulement lui offrir le temps libre et le repos nécessaire à son épanouissement.

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  2. Jean-Luc Martin-Lagardette Auteur de l’article

    Le libéralisme est aussi une doctrine politique.
    Il ne s’agit pas, dans mes propos, de définir la transcendance mais de lui laisser et reconnaître, politiquement, une place. Et aussi, de ne pas la combattre, comme cela se fait dans notre pays au nom et au profit d’un matérialisme érigé en dogme.

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  3. Jakubowski

    Le libéralisme semble être un dogme économique d’abord parce que dans son application il fonctionne aveuglément, tel une machine à conquérir toujours plus, tout et n’importe quoi en dépit de la considération que l’on doit aux choses sacrées que devraient être pour tous : l’homme , la nature . Ceux qui s’en font une doctrine politique veulent avant tout se libérer de la tutelle de règlements et de codes moraux pour s’approprier plus facilement des éléments de vie appartenant à tous . Le libéralisme est comparable à un anarchisme sans conscience car son but est de ne connaitre aucune restriction. La liberté de l’individu , en société , ( il y est toujours ) s’inscrit dans un cadre plus large défini par des philosophes et des légistes . Nul ne peut s’affranchir des autres pour agir en dépit des conventions . Par contre chacun peut agir ( au sein d’un groupe de préférence ) pour modifier le cours des choses . C’est pourquoi il faudrait déclarer le libéralisme ( sauvage ) comme anticonstitutionnel du point de vue sociétal, et anti-humain d’un point de vue plus large. Comme on ne peut éviter de considérer que la liberté nous est nécessaire il faut assortir cette tendance, que l’on pourrait appeler  » libertarisme  » et non pas libéralisme ( qui a d’ailleurs perdu le sens qu’il avait à l’origine ) de conditions à respecter, ce qui est le cas en des sociétés néo-libérales ou socio-libérales , ( social-démocratie ) au sein desquelles le sujet de la liberté est à l’étude tout au long du temps ne serait-ce que par la voie du suffrage universel , mais aussi du parlementarisme. La liberté sans la lumière ( liberté éclairée ) n’est pas vivable et la question que l’on se pose est : de la liberté ou de la lumière quelle est celle qui doit venir en premier ? Les deux si la personne sait ou entend qu’elle doit révérence à l’une et à l’autre . En attendant et pour parer à tout risque d’erreur des garde-fous ( ! ) sont nécessaires .

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