Marc-François Bernier, titulaire de la chaire de recherche en éthique du journalisme (www.CREJ.ca) au Département de communication de l’Université d’Ottawa (Canada), a voulu savoir comment les journalistes de trois grands médias français voyaient les médiateurs chargés d´accueillir les réclamations des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
M.-F. Bernier. |
« Les médiateurs de presse en France sont-ils perçus comme les défenseurs du droit du public à une information de qualité ou bien, plutôt, comme des défenseurs de leur employeur ? » Telle est la question que Marc-François Bernier a posée aux journalistes de trois grands médias français : le Monde, RFI et France 3.
Et voici les conclusions qu’il en a tirées :
« Premièrement, la crédibilité de la fonction gagnerait à reposer sur des processus de nomination plus ouverts, transparents et formels.
Deuxièmement, elle gagnerait aussi à avoir plus de visibilité auprès des journalistes, notamment en ce qui concerne le créneau horaire de la diffusion des émissions liées à la médiation.
Troisièmement, il faut assurer la plus grande autonomie et indépendance possible au médiateur et faire de sorte que des considérations politiques, partisanes ou autres ne puissent aucunement intervenir dans son travail, dans sa nomination et encore moins dans la fin abrupte de son mandat. Cela nous ramène en quelque sorte aux conditions de nomination qui devraient être assorties de contrats fermes à durée limitée.
Mais pour en arriver à un tel résultat, il faudrait peut-être que la France connaisse une mutation démocratique majeure afin que les pouvoirs politiques cessent de nommer les dirigeants des médias publics en fonction de critères avant tout partisans. »
> Télécharger l’étude « La crédibilité de médiateurs de presse en France chez les journalistes du Monde, de RFI et de France 3 ».