Voici la réponse qu’il me fait parvenir par le biais de son chef de cabinet. Ou l’art de botter en touche…
Comme ni mes confrères ni nos élus ne s'intéressent à la question de la pertinence de la « lutte antisectes », le 30 septembre 2015 j'ai écrit ceci au premier ministre Manuel Valls :
« Depuis quelque vingt années qu’est menée en France une politique spécifique contre les « sectes » puis les « dérives sectaires », les résultats ne semblent pas au rendez-vous : les mouvements se sont transformés et de nouvelles approches, notamment thérapeutiques, se sont multipliées, échappant de plus en plus à la régulation administrative, qui est débordée.
Journaliste ayant étudié de près ce domaine depuis le début, j’ai acquis la conviction que les modalités de l’approche gouvernementale, faite de suspicion, de dénigrement, de non-dialogue et de répression, pour justifiée qu'elle puisse être dans des cas exceptionnels, va non seulement à l'encontre des droits humains (elle est même stigmatisée par plusieurs de nos voisins), mais surtout est contre-productive.
Ne pensez-vous qu’il serait temps d’imaginer une autre politique qui, à l’instar de ce qui se fait dans bien d’autres pays démocratiques, saurait allier une forme de reconnaissance de ces pratiques « différentes » à une surveillance rigoureuse certes, mais dans un esprit professionnel, apaisé (non passionnel comme aujourd’hui) et constructif ? » (...)
Et voici la magnifique réponse que m'a faite un mois plus tard son chef de cabinet, Sébastien Gros :
Il va sans dire que je n'ai jamais rien reçu de la Miviludes, qui est précisément LE problème. Il s'est bien moqué de moi !
Il ne s’est pas moqué de toi. Je pense que ton courrier eu dû être beaucoup plus circonstancié, avec des exemples précis, des références scientifiques, toutes choses que tu connais bien, et en venir aux organisations cultuelles ou présentées comme telles qui constituent en partie le terreau de cette forme de terrorisme à laquelle notre monde est confronté.