Grippe A : le gouvernement en fait trop…


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Grippe A : le gouvernement en fait trop...

Photo : JL ML

...en comparaison avec ce qu´il fait contre l´épidémie croissante... de cancers, qui dure depuis des lustres et contre lequel il dépense, en prévention, moins de 1,5 % des sommes consacrées à la lutte contre ce fléau.

Si le risque d’épidémie de H1N1 devait se concrétiser, les Français comprendraient-ils que le pouvoir politique, dont le devoir est de protéger les Français, n´ait pas pris toutes les mesures qui s´imposent ? Voilà le raisonnement diffusé à la presse par la ministre de la santé et les responsables sanitaires. Et tout le monde d’acquiescer. Un sondage récent indique que près des deux tiers des Français pensent que le gouvernement fait ce qu’il faut, ni trop, ni pas assez.

Voyons comment se présente la menace : la grippe saisonnière, qui touche en moyenne 2,5 millions de Français par an, fait 2 500 morts ; la grippe A, si elle devait toucher 20 millions de personnes, pourrait donc faire, à gravité égale, pas moins de 20 000 victimes.

Donc, oui, il faut prendre des mesures de précaution. Oui, il faut mobiliser l’opinion.

Mais ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi ni le gouvernement, ni les Français ne s’inquiètent pas plus que ça, en comparaison, pour les 150 000 morts bien réels causés chaque année par le cancer ? Là, il ne s’agit pas de risque, mais de morts certaines. Or, face à ce fléau, l’effort de prévention et la mise en œuvre du principe de précaution sont dérisoires.

On estime à 12 milliards d´euros (chiffre 2004) le montant des dépenses globales annuelles contre le cancer. Les sommes consacrés aux soins (c’est-à-dire une fois la maladie survenue) mangent l’essentiel de ce budget : environ 10 milliards. Pour la prévention, c’est-à-dire pour éviter que la maladie n’apparaisse, on ne dépense que 120 millions €. Soit moins de 1,5 % !

Alors, sans doute n’en faisons-nous pas trop contre le virus de la grippe A. Mais nous n’en faisons vraiment pas assez contre le cancer.

 

Certes, un peu plus d´un cancéreux sur deux survit, cinq ans après l´annonce du diagnostic. Mais 280 000 nouveaux cas sont déclarés chaque année et 800 000 personnes vivent aujourd´hui avec le cancer en France. La mortalité prématurée masculine française par tumeur maligne est la plus défavorable d´Europe. Ces vingt dernières années, le nombre total des cancers a augmenté en France de 63 %, alors qu´il diminue de 1,1 % par an depuis 1993 aux États-Unis. Un Français sur deux est sûr d’attraper le cancer, une Française sur trois : à quand une vraie mobilisation contre ce fléau ?

 

>> Rappelons que la vaccination est un acte médical - et non une simple formalité administrative ! Chaque individu ne réagit pas de la même façon à un même vaccin. Chaque système immunitaire est spécifique. Il est nécessaire de le connaître avant chaque injection. Dans l´idéal, pour éviter au maximum les risques d´effets secondaires et les accidents vaccinaux, il faudrait procéder à une batterie de tests avant de se faire vacciner. La loi oblige d´ailleurs à ce que des « examens médicaux et tests biologiques [soient] effectués préalablement à la vaccination ».

 

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