Les critères élaborés par la déontologie de la profession journalistique permettent d’établir un faisceau d’indices facilitant la caractérisation de « fake news ».
La liberté d’expression, vitale dans une saine démocratie, n’est acceptable qu’accompagnée du respect des règles déontologiques par ceux qui fabriquent les informations. Quand ces règles sont ignorées ou bafouées, toute la communauté en souffre.
Comme il n’existe en France aucune instance chargée de faire respecter les règles déontologiques de la profession, tout citoyen est invité à se montrer très vigilant sur la qualité des « informations » que les médias lui fournissent. Pour l’aider, voici une liste de critères qui lui permettront de se prémunir contre leurs manipulations – et pas seulement contre les fake news « complotistes »…
Omission d’avis contestataires et/ou de faits contradictoires
Omission de faits significatifs
Partialité (pour ou contre, juge et partie, deux poids-deux mesures)
Rabaissement systématique et/ou désignation d'un bouc émissaire
Malveillance, mensonge, calomnie
Viol de la présomption d’innocence
Emploi de techniques de manipulation (sophismes, pétition de principe, argument ad hominem, argument d'autorité, faux dilemme, etc.)
Exagération, absence de hiérarchisation
Non mention des sources
Reprise de faits ou d'idées sans vérification
Recours à des « experts » partiaux ou intéressés
Infantilisation du lecteur/auditeur
Appel à l'émotion (peur, espoir, etc.) plus qu'à la raison
Culpabilisation du lecteur
Excès d’insinuations et/ou de jugements moraux
Amalgames, généralisations abusives (les Noirs, les Juifs, les sectes, les jeunes, les fonctionnaires…)
Excès de coupures/encarts publicitaires
Absence de signature de l’auteur…
Un seul critère ne suffit pas pour établir l'existence d'une fake news et tous les critères n'ont pas la même valeur.
> Voir aussi : Dérives journalistiques - Interview de Marcel Disko, président de la Miviludej. « Le décret annonçant la création de la Mission interministériel de vigilance et de lutte contre les dérives journalistiques (Miviludej) est paru au Journal officiel ce mercredi 27 avril 2016. Son président nous accorde sa première interview » (source : France Infaux/Débredinoire).
Dans la liste des critères, je vois « non mention des sources ». Un journaliste n’a pas à dévoiler ses sources au risque de les perdre ou de les griller. C’est à lui de vérifier que ces sources sont fiables et de recouper ses infos… Cela dit, je trouve que les critères mélangent ce qui relève du B A BA du journalisme et ce que l’on peut trouver dans des écrits non journalistiques. Si on passe les discours politiques au crible de ces critères, il y aura des surprises : appel à l’émotion, infantilisation, généralisation… Pourquoi les élus pourraient se permettre de l’a-peu-près et de la pure manipulation ? Tout en dénonçant les journalistes en les accusant d’écrire n’importe quoi…
La non mention des sources devrait être exceptionnelle, quand il s’agit effectivement de protéger quelqu’un, par exemple. Sinon, c’est une facilité pour affirmer n’importe quoi sans que le lecteur puisse vérifier par lui-même.
Quant aux politiques, leur rôle principal est de porter des idées, des propositions, etc. Leur fonction n’est pas, comme pour les journalistes, la recherche de la vérité des faits. D’ailleurs, leurs statut leur permet de mentir impunément, de faire de la propagande, ce qui devrait être banni chez les journalistes quand ils doivent établir des faits.