Dans son plan stratégique 2010-2014, l´Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), établissement public de santé relevant de la Ville de Paris, projette le développement des médecines complémentaires. Nous présentons ici l’extrait du plan qui les concerne.
« Le plan stratégique 2010-2014 de l’AP-HP s’inscrit dans le cadre d’évolutions majeures qui concernent aussi bien notre système de santé, modifié par la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST), que l’organisation des universités et de la recherche, alors même que le monde hospitalier doit faire face à de fortes contraintes financières et démographiques.
C’est pourquoi ce plan stratégique a pour volonté de s’inscrire dans une dynamique nouvelle, à même de répondre aux défis de demain et faire de ces évolutions une opportunité de profonde transformation, renforçant ainsi son unicité.
Le passage concernant les médecines complémentaires est publié dans le chapitre : "Un projet médical innovant, pour mieux adapter les prises en charge et mieux répondre aux attentes des patients" :
L’AP-HP compte définir au cours de ce plan stratégique une politique de développement dans le domaine des « médecines complémentaires ».
Une offre de « traitements complémentaires » existe en effet déjà dans l’institution. Il s’agit le plus souvent de consultations ambulatoires (acupuncture, hypnose), les domaines les plus concernés étant la douleur et plus généralement la prise en charge de pathologies chroniques.
Par ailleurs, des pratiques soignantes fondées sur les médecines complémentaires sont utilisées pour des patients hospitalisés, souvent dans les services de gérontologie.
Des enseignements universitaires de 3ème cycle sont organisés par les universités partenaires de l’AP-HP. Le Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) national comporte depuis 2008 un appel dans ce domaine, en recherche clinique et en recherche en soin.
La politique de l’AP-HP en matière de « médecines complémentaires », comportera 4 volets :
- un volet « offre et bonnes pratiques » destiné à établir des recommandations, qui s’appuieront sur l’expérience développée dans les hôpitaux par les équipes qui ont joué un rôle précurseur. En accord avec les partenaires universitaires, ces équipes pourront également être des lieux de stage hospitalier pour les formations diplômantes.
- un volet « recherche» en médecines complémentaires : les projets de recherche clinique et de recherche en soins, préparés avec l’aide méthodologique des Unités de Recherche Clinique, seront soumis chaque année au Programme Hospitalier de Recherche Clinique et au Programme Hospitalier de Recherche Infirmière (PHRI).
- un volet « Médecine Traditionnelle Chinoise » (MTC), qui intègre ses différentes dimensions (approche diagnostique de la personne malade, pharmacopée, acupuncture, massage, activité physique adaptée). Ce volet prend appui sur un protocole de coopération intergouvernementale entre la France et la Chine, ainsi que sur un accord entre l’AP-HP et des partenaires hospitaliers et universitaires hongkongais. L’objectif est d’intégrer, dans la prise en charge conventionnelle des maladies chroniques, des traitements traditionnels dont l’usage est établi et dont l’efficacité clinique est démontrée. Une unité de soins et de recherche en Médecine Traditionnelle Chinoise est en cours de constitution à la Pitié-Salpêtrière et plusieurs projets de recherche clinique sont à l’étude.
- un volet « médecine du travail », débuté par une étude sur la place de la MTC dans la prise en charge des troubles musculo-squelettiques en milieu professionnel. L’objectif est d’intégrer l’apport des médecines complémentaires dans la prévention des risques professionnels et dans la promotion de la santé des personnels de l’AP-HP. »