De même que le gouvernement a présenté ses regrets pour la période de la colonisation, de même que l’Eglise catholique a demandé pardon aux victimes de l’Inquisition et, aujourd’hui, aux victimes des prêtres pédophiles, de même, prochainement, les institutions (Miviludes) et les associations (Unadfi, Frecris, Ccmm) qui prétendent lutter contre les dérives sectaires, seront contraintes de faire publiquement amende honorable. Voire de disparaître.
Pourquoi ? Parce qu’on ne peut mentir, tricher, calomnier, accuser des citoyens sans preuve ni débat ni procès éternellement.
Je ne parle pas ici des personnes sincères qui acceptent de ce fait la contradiction et le débat avec les groupes ou les individus qu’ils craignent ou contestent. Ces personnes sincères respectent les règles du jeu démocratique et, avec elles, il est toujours possible de faire appel à la raison et à l’éthique.
Non, j’évoque ici ces députés, ces groupes de pression, ses spécialistes autoproclamés qui ne doutent jamais, faisant ainsi preuve du même fanatisme que celui, supposé, qu’ils prétendent dénoncer et combattre.
Ceux-là bafouent en permanence les principes les plus élevés qui ont historiquement construit et animé notre démocratie : établissement de listes noires illégales (encore aujourd’hui, bien que dans le secret), dénigrement systématique avec dénonciation calomnieuse et incitation à la haine, création d’une institution vouée à la discrimination (Miviludes), production par les autorités de chiffres alarmants fantaisistes, détournement de l’argent public envers des associations privées qui ne rendent pas de compte de leur travail ni de leur méthode, création de loi spéciale (About-Picard) et de police ad hoc (Caïmades), refus de prendre en compte les travaux scientifiques, etc.
Tant que les médias et la population ignorent que toutes ces actions contraires à l’esprit républicain couvrent en fait des intérêts masqués (qu’il est aisé de connaître quand on se penche sur la question avec l’esprit neutre et ouvert), leurs auteurs seront protégés et même soutenus.
Le jour où commencera à émerger sur la place publique la réalité de ces méfaits, il sera bien temps de s’indigner et de se scandaliser : « Comment cela a-t-il été possible ? Comment a-t-on pu ainsi, au XXIe siècle, discriminer officiellement et vilipender des centaines de milliers de citoyens sans jamais les écouter ni entendre leurs avocats ? »
Ce sera l’occasion d’une énorme remise en question, d’un retour sur soi salutaire. Ce temps viendra, c’est sûr, car toujours dans l’Histoire le crime a été dévoilé. Plus ou moins tôt, plus ou moins tard. Mais il l’a été et le sera encore.
Car rien n’arrête la Lumière.