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Le bienfait suprême de l’homéopathie : concilier le corps et l’esprit

Prétexter, pour bannir l’homéopathie de la catégorie des médicaments remboursables, que « la science n’a trouvé aucune véritable preuve de l’efficacité de ses gélules », c’est méconnaître sa logique. Et c’est réduire « la science » au seul matérialisme. Ce qui non seulement est contestable, mais est en outre une perte de chance… pour le malade.

Granules homéopathiques. Photo Yann Geoffray.

L’exclusion de l’homéopathie de la catégorie des médicaments remboursables cache en fait un choix philosophique et politique de société. Le pays, ses élus, ses autorités médicales – et même ses élites intellectuelles ! – témoignent, par cette décision, de leur conception de l’homme. Pour eux, l’homme est d’abord – et parfois uniquement – un corps, un organisme matériel. L’esprit, si insaisissable tant dans sa nature que dans ses formes, est secondaire. Il peut même être ignoré, comme dans ce fait d’actualité qui fait polémique.

Car vouloir juger de l’efficacité de l’homéopathie selon les règles qui prévalent pour les médicaments chimiques, c’est comme chercher à décrire la l’essence d’une émotion avec des équations. Ou à photographier, non ses effets, mais la gravitation elle-même.

Cela n’a pas de sens de demander à l’homéopathie de prouver son efficacité par le biais de tests valables uniquement pour des objets matériels, comme le sont les gènes ou les protéines (1), tout en ignorant la logique de la méthode ainsi que son immense popularité à travers le monde et sa longévité.

Procéder de la sorte (tester l’efficacité physique des granulés homéopathiques) signifie que seul compte et doit compter l’homme matériel, physico-chimique. C’est faire du matérialisme un principe absolu et par là même exclusif.

Le mystère du lien corps/esprit

Il est vrai que ce matérialisme a été à l’origine d’extraordinaires résultats, succès favorisés par le dualisme cartésien qui sépare la matière et l’esprit, vus comme deux mondes de natures hétérogènes, totalement distinctes. Hétérogènes mais indissociables ! Et c’est ce dernier point qu’oublie aujourd’hui notre « science » et que l’homéopathie, elle, intègre dans son principe même.

En effet, la méthode prônée par son inventeur Samuel Hahnemann n’est pas une lubie d’illuminé ou de charlatan, comme certains s’évertuent pourtant à la présenter. Elle est aussi autre chose qu’un simple placebo. Elle possède une logique que nul ne peut réfuter sans outrepasser les limites de la rationalité. Ceci est dit sans esprit de provocation : nul aujourd’hui ne peut nier que les corps et l’esprit humain sont à la fois parfaitement distincts et parfaitement liés de façon continue.

La façon dont s’effectue le lien entre ces deux aspects de l’homme demeure un mystère, pas seulement pour les philosophes de notre époque mais aussi pour les neuroscientifiques.

Que dit le fondateur de l’homéopathie ? Dans son ouvrage « Exposition de la doctrine médicale homéopathique ou Organon de l’art de guérir », Librairie de l’Académie royale de médecine, Paris, 1834, il écrit que « la vie de l’homme et ses deux états, la santé la maladie, ne sauraient être expliqués par aucun des principes qui servent à l’explication d’autres objets. La vie ne peut être comparée à rien dans le monde, si ce n’est à elle-même. Nul rapport entre elle et une machine hydraulique ou autre, une opération chimique, une décomposition et une production de gaz, une batterie galvanique. Elle ne ressemble à rien qui ne vit point. (Elle) n’obéit sous aucun rapport à des lois purement physiques, qui n’ont de force que parmi les substances inorganiques. Les substances matérielles dont l’organisme humain est composé (…) ne reconnaissent que les lois propres à la vitalité ».

Un « état dynamique presque spirituel »

Pour l’ancien médecin allopathique que fut Hahnemann durant de longues années, la vie « anéantit toute tendance des parties constituantes du corps à se conformer aux lois de la pression, du choc, de la force d’inertie, de la fermentation, de la putréfaction, etc. » Elle les soumet uniquement à ses « lois merveilleuses », c’est-à-dire « les maintient dans un état de sensibilité et d’activité nécessaire à la conservation du tout vivant, dans un état de dynamique presque spirituel (nous soulignons). L’état de l’organisme dépendant donc uniquement de celui de la vie qui l’anime, il s’ensuit que le changement auquel nous donnons le nom de maladie est également, non point un effet chimique, physique ou mécanique (n. s.), mais le résultat de modifications dans la manière vivante dont l’homme sent et agit, c-à-d un changement dynamique, une sorte de nouvelle existence, dont la conséquence doit être d’amener un changement dans les propriétés des principes constituants matériels du corps ».

C’est pourquoi, selon lui, guérir consistera à modifier « dynamiquement et presque spirituellement » (il dit également « virtuellement ») l’état de l’homme. C’est ce que font les fameuses gélules homéopathiques, qui sont dynamisées au cours de leur fabrication. C’est ce que fait aussi le principe du traitement des symptômes visibles chez un malade par les substances qui provoquent ces mêmes symptômes chez l’homme en bonne santé.

L’intérêt et l’utilité de l’homéopathie

Pourquoi avons-nous souligné l’état « presque spirituel » dont parle régulièrement Hahnemann ? Pourquoi utilise-t-il les mots « dynamique » et « virtuel » ?

Ces concepts, trop imprécis certes, évoquent justement ce lieu toujours mystérieux pour tout le monde, y compris pour notre science moderne, où le physique se lie et interagit avec spirituel (ou le mental). Descartes plaçait ce lieu de synthèse dans la glande pinéale parce qu’il était au cœur du cerveau et ne se trouvait pas scindé comme les deux lobes.

Aujourd’hui, nous avons abandonné cette hypothèse mais n’avons pas encore d’explication satisfaisante sur ce point.

L’intérêt et l’utilité de la découverte d’Hahnemann sont qu’ils prennent en compte cette unité du corps et de l’esprit dans la vie humaine. Ce qu’ignore la science moderne matérialiste, au détriment des malades. Car cette science médicale hypertechnique vise essentiellement, non pas la guérison du patient, mais essentiellement la disparition de ses symptômes. Ce qui fait que, malgré ses immenses avancées, il y a toujours autant de malades, que les maladies changent de forme, que de nouvelles apparaissent sans cesse, etc.

Nous savons également que la plupart des maladies sont naturellement rémissibles. C’est-à-dire que, traitées ou non, elles finissent par disparaître sous l’effet de l’homéostasie. Si, effectivement, on peut prouver l’action somatique des médicaments chimiques, ce n’est pas pour autant qu’ils aident à la guérison ! Ils apaisent les douleurs, effacent les symptômes, etc. Ce qui n’est déjà pas si mal ! Mais l’homéopathie procède autrement et prétend apporter une action bénéfique globale que la science moderne ignore et veut ostraciser.

« Guérison sûre, douce et durable »

Ce n’est donc pas l’efficacité des gélules qu’il faut chercher à prouver scientifiquement (il n’y a effectivement rien à trouver sur ce plan), mais c’est la logique « dynamique et quasi spirituelle » de l’homéopathie qu’il faut expérimenter, en respectant ses principes.

A ce stade, une précision. Quand Hahnemann dit que « la maladie est une aberration ou un désaccord de l’état de santé », il ne prétend pas « donner une explication métaphysique de la nature intime des maladies en général, ou d’aucun cas morbide en particulier ». Il veut dire par là que « (l’immense majorité des) maladies ne sont pas des changements mécaniques ou chimiques de la substance matérielle du corps, qu’elles ne dépendent point d’un principe morbifique matériel et qu’elles sont uniquement des altérations spirituelles ou dynamiques de la vie ». Qui elles, bien évidemment, se répercutent sur le fonctionnement des cellules et des organes ! C’est donc sur cet état vibratoire, en quelque sorte, qu’il faut aussi agir.

Le médecin qui n’agit que sur les constituants physiques prive le malade de la chance de profiter d’une « guérison sûre, douce et durable », selon les mots du médecin allemand.

Pourquoi, au lieu de l’étudier avec bienveillance, la profession médicale, dans sa majorité, souhaite-t-elle faire barrage à cette manière originale, plus complète et plus soucieuse de l’individu dans sa globalité, de soigner ?

(1) Même si des études ont montré des effets de hautes dilutions de certaines substances sur certains gènes, comme le signale, dans les commentaires, Yann Olivaux (ajout du 02/07/19).

Non, la conscience ne peut pas être un « objet scientifique comme un autre » !

« La conscience est-elle un objet scientifique comme un autre ? » Telle est la question que (se) pose le magazine La Recherche (« La conscience – Ce que nous révèlent les scientifiques – dossiers n°15 octobre 2015).

Philosophiquement, je réponds clairement « non ! » à cette question, pour la raison que la conscience n’est précisément pas un « objet » mais est une curiosité de notre Univers qui a la caractéristique essentielle de n’être que « sujet ».

articlePersonne, absolument personne ne peut observer la conscience d’un autre. Il peut certes voir – et analyser, y compris scientifiquement – des traces, des effets, des manifestations de cette conscience. Mais jamais l’apercevoir en tant que telle.

Même à soi, la conscience ne peut pas plus s’apparaître qu’un œil peut observer son propre « voir ». On est chacun tellement et uniquement "sujet" qu'on ne peut même pas s'observer soi-même "objectivement"...

Couv consc La conscience - Ce que nous révèlent les scientifiques – dossiers n°15 daté octobre 2015.

 

Comment faire cohabiter matérialisme et transcendance ?

En France, le matérialisme est devenu insidieusement la norme institutionnelle et sociale. Sous couvert de laïcité, les visions spiritualistes sont exclues de la sphère publique, ou simplement traitées en termes de gestion de la paix sociale. Or, le besoin de transcendance est inhérent à l’homme. Comment la prendre en compte ? En favorisant l’individuation des citoyens.

"La Question", par JL ML.

"La Question", par JL ML.

La question du sens de l’Univers, et aussi de notre raison d’être humaine, est capitale. D’abord individuellement, pour savoir comment orienter sa propre existence. Collectivement aussi, pour savoir sur quelles bases prendre de bonnes décisions, comment favoriser l’intérêt général, quelles règles du jeu mettre en place pour favoriser la cohabitation de tous avec tous.

Cette question a donc une importance vitale, y compris en termes de politique, de civilisation, de diplomatie. Nous voyons ce qui se passe aujourd’hui avec la question de l’islam, par exemple, en France et dans le monde. Tout se passe comme si la planète était divisée (pour faire vite et si l’on excepte ceux qui doutent) entre matérialistes rationalistes (le monde sort du hasard) et croyants irrationnels (le monde a un sens ; finalisme).

Aujourd’hui, les bases du vivre ensemble sont essentiellement dictées par les rationalistes athées.

Cela peut se comprendre. En effet, la science occidentale a fait d’extraordinaires découvertes et a permis des progrès technologiques fulgurants. Pour autant, détient-elle le mot final sur l’homme ?

Certains le croient, des scientifiques, des politiques, des responsables de toute nature. Notamment parmi certains darwiniens qui présentent le créationnisme, ou même simplement la foi, comme une dangereuse superstition. En tant que telles, selon eux, ces croyances n’ont pas à entrer dans le débat public. Celui-ci doit accueillir uniquement des faits scientifiques avérés. C’est particulièrement vrai en médecine, par exemple, où seules sont retenus les traitements « basés sur des preuves ».

Quasi officiellement, tout se passe comme s’il est admis désormais que l’univers n’a pas de sens. D’où le fameux « désenchantement » du monde. On évacue la subjectivité, la spiritualité, l’âme. Y compris l’éthique (cf. ‘Le Hasard et la nécessité’, Jacques Monod) !

Abus idéologique

Les matérialistes se prétendent cartésiens et traitent les croyants de dogmatiques, d’irrationnels, voire d’illuminés ou, pire encore, de charlatans. Cet abus idéologique est grave parce qu'il laisse place aux dérives que l’on connaît : priorité au profit, à la technologie, etc. Avec toutes les pollutions et les injustices qui en découlent.

De même, la divinisation du matériel et du physique a conduit à une société hypernormée, fonctionnant essentiellement sur les apparences et l’immédiat, au détriment du long terme, de la sensibilité, de la complexité, de la poésie, de la foi, bref, de l’humain.

Autre problème, la conséquence sur le vivre ensemble l’international. En effet, Dieu, la religion, l’esprit ayant été abusivement évacués du domaine de la connaissance, le croyant qui se veut "raisonnable" n’a plus d’outil conceptuel, d’argument fort à opposer aux extrémistes et aux fanatiques religieux. Or ceux-ci ont au moins une bonne raison, une certaine légitimité à leur combat : le refus occidental de l’Esprit leur paraît inadmissible.

Et ce refus est inadmissible de fait, que l’on soit croyant ou non, car aucun scientifique n’a prouvé l’inexistence de l’Esprit ou de Dieu. Ni l’inverse, d’ailleurs ! En toute logique, toute société intellectuellement honnête doit admettre la cohabitation entre des visions du monde multiples, autant celles donnant un sens à l’univers que celles lui en refusant un.

De même, ceux qui croient en une dimension divine ou spirituelle de l’homme, et notamment les scientifiques croyants, doivent pouvoir œuvrer et travailler avec l’hypothèse que l’univers a un sens.

Autant de croyances que de croyants

Mais cette affirmation implique une contrepartie. En effet, le sens donné au monde par ceux qui pensent qu’il en a un diffère d’un croyant à l’autre. D’où un déséquilibre : d’un côté, les non croyants forment un groupe homogène ; de l’autre, leurs croyances sont presque aussi nombreuses qu’il y a de croyants.

Aussi, ces derniers, s’ils veulent pouvoir intervenir dans le débat et le fonctionnement publics, doivent s’élever pour concevoir un point de rencontre universel. Ils doivent se dépouiller de leurs dogmes particularistes, aller plus loin que leurs propres doctrines ou préjugés. Pour être légitimes dans le discours public, devient nécessaire une vision générale susceptible de rassembler tous les croyants autour d’une poignée de grands principes universels admis possiblement par tous, y compris par les non croyants, sans passer par le filtre de leurs particularismes (qu’ils peuvent en revanche conserver dans leur vie privée).

Les religions et les approches spirituelles et idéalistes, sont ainsi invitées à travailler plus pour le bien commun et les valeurs universelles, à relativiser les étiquettes et la défense de leur chapelle pour échanger avec tous sur un plan universel.

Récapitulons :

- A la science de reconnaître ses limites structurelles (elle ne pourra jamais dire le tout de la réalité, nous le savons aujourd’hui) et d’accepter que l'on puisse aussi travailler sur l'hypothèse d'un univers en partie "finalisé" (sans forcément parler d’un Dieu). Aux institutions de reconnaître que bien des réalités échappent encore à notre connaissance dite rationnelle (par exemple, le phénomène des guérisseurs) et de s’ouvrir en conséquence.

- Aux croyants de se hisser au delà de leurs dogmes particularistes, d’intégrer les découvertes scientifiques (amendables et perfectibles) et de s’unir autour de quelques grands principes que les non croyants pourraient reconnaître comme compatibles avec leurs connaissances.

Bref, que toutes les parties sachent voir au delà de leurs « savoirs », au delà de la croyance et de la non croyance, jusqu’à une réalité universelle, transcendantale, dans laquelle tous et chacun peuvent se retrouver.

Chacun est universellement unique

Chacun est unique et ne peut, ne doit pas se laisser résumer par une étiquette, aussi vraie et belle soit-elle. Fût-elle une révélation divine. Ne nous laissons impressionner ni par les théologiens ni par les savants ni par aucune autorité ! Chacun de nous est légitime pour répondre à la question du sens de l’existence, pour choisir sa vision du monde, pour dire si l’univers a un sens ou non.

D’où l’importance de s’épanouir en s’individualisant, de cultiver une soif personnelle de connaître et de développer son esprit critique. En effet, si on ne bâtit pas sa propre pensée, si l’on conserve une trop faible conviction personnelle, on peut facilement se laisser prendre par des discours trompeurs, qu’ils soient officiels, scientistes ou religieux.

De même, si l’on se restreint à un dogme traditionnel ou révélé, à une vérité "extérieure", on risque l’enfermement sur des voies tracées d’avance et déconnectées de la vie du présent.

D’ores et déjà, il y a une vérité qui pourrait tous nous rassembler, c’est qu’il faut à l’homme, pour s’épanouir au milieu des siens, après la satisfaction de ses besoins fondamentaux, la liberté, l’amour et la connaissance.

C’est sur ces trois valeurs que doivent désormais, à mon sens, porter tous nos efforts individuels et collectifs.