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Face aux « fake news », savoir déceler chacun.e la vérité devient crucial

La confusion est telle, par la prolifération des sources d’information, qu’aucune d’entre elles ne peut être considérée comme entièrement fiable. D’où la nécessité, pour chacun.e de nous d’acquérir les techniques de base pour éliminer autant que faire se peut les risques d’erreur. Ce que propose la "démarche véritale".

Designer : Basile Morin.

Aujourd’hui, notamment face aux incohérences et contradictions révélées par la gestion de la pandémie en cours, la défiance est partout.

La population ne croit plus les instances officielles ni les médias classiques. Ces derniers, s’instituant « décodeurs » ou « débunkeurs » de l’information, prétendent trancher entre le "vrai ou le fake". Mais ils sont vus, souvent, comme des relais, voire des « complices », des pouvoirs politiques ou économiques.

Dans ce contexte, comment le citoyen peut-il s’y retrouver  ? Avide de savoir, il cherche et trouve alors sur Internet des personnalités combatives qui se disent lucides et non manipulées. Celles-ci diffusent articles et vidéos dévoilant des « faits cachés par les pouvoirs » et qui « prouvent » leurs mauvaises intentions à l’égard du « peuple ». Faut-il pour autant les croire entièrement  ?

Mon expérience de journaliste et de passionné d’épistémologie (l’étude des conditions qui président à l’élaboration d’un savoir fiable) me conduit à cette conclusion radicale  : ne vous fiez à personne, à aucun média ni à aucun pouvoir.

Apprenez à déceler par vous-même les critères d’une information crédible.

Mais également, ne vous défiez définitivement de personne, d’aucun média et d’aucun pouvoir. En effet, en chaque information, même manipulée, peut résider une part de vérité.

Et, en fin de compte, après ces efforts pour savoir ce qui est dit, apprenez à entendre et oser suivre votre for (guide) intérieur.

Pour vous aider, j’ai conçu la « démarche véritale », une méthode pour approcher au plus près de la vérité par le fait d’éliminer le plus possible les facteurs d’erreur. Car il est plus facile de prouver l’erreur que la vérité.

La démarche “véritale”, une méthode pour favoriser l’information responsable

 

Se former à l’esprit critique constructif

Le 1er mai 2020, j’ai tenu une vidéoconférence (voir le lien ci-dessous) devant une vingtaine de personnes, de tous âges et de différents milieux socioculturels, concernées par ces questions.


J’y ai partagé mon parcours personnel. Mon intérêt pour la déontologie et la recherche de la vérité (philosophique comme professionnelle) m’a conduit dès le début de ma carrière à m’intéresser à la qualité déontologique de l’information journalistique qui, malheureusement, est mal assurée dans notre pays.

J’explique mon combat pour la création d’un Conseil de presse (qui a vu le jour en décembre 2019 après des décennies de militance) et dont vous pouvez voir les différentes étapes dans cet article (Comment est né le tout nouveau Conseil de déontologie journalistique et de médiation).

Malheureusement, cette initiative arrive bien tardivement. Et je crains qu’elle n’ait qu’un assez faible impact sur le débat démocratique. Car, aujourd’hui, si la presse nationale et régionale conserve encore une légitimité, le doute qui s’est installé dans l’esprit des Français déplace les enjeux sur la question de la régulation (quasi inexistante) de l’information diffusée sur le Net (sites, blogs et réseaux sociaux).

C’est pourquoi j’invite chacune et chacun des mes compatriotes à se former à l’esprit critique constructif*, au doute et au débat méthodiques, ainsi qu’à la démarche véritale qui en contient l’essence.

* Par "esprit critique constructif", j’entends la capacité de recul et d’analyse par rapport aux données exprimées par autrui (personnes, médias, etc.), mais aussi – et d’abord – par rapport aux données (impressions, connaissances, croyances, certitudes, etc.) qui circulent dans mon propre cerveau.

Le dernier bulletin de l’APCP (n° 36, avril 2014)

Le bulletin des citoyens exigeants en matière de qualité de l’information, réalisé par l’Association de préfiguration d’un conseil de presse (APCP).

Décryptez - APCP

Présentation de mon livre dans le bulletin. Cliquer sur l'image pour télécharger la lettre.

Au sommaire, notamment :

- Confusions en tous genres. La liberté d'expression n'autorise pas tout, la liberté d'information encore moins ; il convient de distinguer les faits (sacrés) et les commentaires (libres) ; le pluralisme n'est pas l'expression dans un même média de toutes les opinions ; distinguer aussi information et "communication", déontologie et ligne éditoriale...

- La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) peine à pénétrer les rédactions. Un guide publié par le "Forum RSE médias" peut y aider.

- Le rapport 2013 du médiateur de France 2. Nicolas Jacobs observe la véhémence croissante des téléspectateurs.

- Contre-pouvoirs : les "affaires" concernant des "politiques" et la campagne électorale des municipales mettent en lumière la fonction nécessaire des médias comme "contre-pouvoirs".

- Le Conseil de presse britannique (la Press Complaints Commission) a conduit 461 médiations et pris 118 décisions sur les manquements à l'éthique du journalisme en 2013.

- Ask a mentor, une aide à distance pour les journalistes canadiens isolés.

- Et les rubriques Bibliothèque, Ici et là.

 

Projet Conseil de presse : l’info de février

Voici le dernier numéro (n° 34, février 2014) du bulletin de l’Association de préfiguration d’un Conseil de presse (APCP). Cliquez sur l’image pour accéder au document.

APCP 34- Trente années de déboires déontologiques : "l'affaire Grégory", qui commence en octobre 1984, marque le début des dérapages.

- Les hiérarchies rédactionnelles devraient veiller à la déontologie... et non parfois la combattre.

- Dieudonné : la liberté d'expression jusqu'où ? Les questions posées aux médias. Cartes de presse 2013 : nouveau tassement. Tous les chiffres et l'évolution sur vingt ans.

- Nouveaux sondages : la confiance dans les médias et les journalistes reste très faible.

- Continent européen : les pays qui ont un conseil de presse et ceux qui n'en ont pas.

- En Ukraine, l'action difficile du conseil de presse créé en 2001. Des avancées sur la formation et l'adoption d'un code unique.