Téléphonie mobile et cancers : « Il faut passer de la précaution à la prévention ! »


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

A l’issue d’une conférence scientifique sur les risques sanitaires de la téléphonie mobile, organisée au Parlement européen mi-octobre 2011, des députés européens dont Michèle Rivasi (Verte) ont invité la Commission Européenne à réviser ses recommandations en matière d´exposition aux ondes électromagnétiques.

 


Michèle Rivasi et Jean-Luc Guilmot (Teslabel) répondent aux questions de Maxence Layet, journaliste scientifique, spécialiste des nouvelles technologies de l´énergie et de l´information.
Cliquer sur l´image pour voir l´interview.

 

Des études de plus en plus nombreuses alertent sur le lien possible entre l´utilisation intensive des téléphones portables et le développement de cancers. Depuis mai 2011, la donne a changé puisque même l´Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît que l´usage des téléphones portables devait être considéré comme « peut-être cancérogène pour l´homme ».

 

En effet, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS a classé les champs de radiofréquences électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes pour l´humain (groupe 2B). Cette décision se fonde notamment sur des études montrant un lien entre utilisation de téléphones sans fil et risque accru de gliome, une tumeur du système nerveux central. Le CIRC précise qu´il est important de mener des recherches supplémentaires pour évaluer les dangers liés à une utilisation intensive des téléphones sans fil. Mais, dans l´attente de ces résultats, le Centre recommande de prendre des mesures pour réduire l´exposition à certains dispositifs.

 

Face aux scientifiques et aux opérateurs téléphoniques, les lanceurs d´alerte ont eu un rôle déterminant dans cette reconnaissance tardive. Aujourd´hui il est impératif d´appliquer le principe de prévention, « le stade de la simple précaution ayant été dépassé », et de limiter au maximum l´exposition des usagers aux ondes électromagnétiques. Il y a aussi le wifi, les téléphones sans fil Dect, les antennes relais, etc.

 

Les normes dans ce domaine ont été fixées en 1999 par le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux (Scenhir), une instance de la Commission européenne. Ces normes devraient être revues lors d’un colloque international organisé les 16 et 17 novembre prochains. Mais, dénonce Michèle Rivasi, aucun des scientifiques indépendants à l´origine d´études établissant des dangers des champs électromagnétiques n’a été invité...

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