Liberté de conscience

Rapport Salles : le black-out de tous les médias français


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Un fait politique majeur passé totalement sous silence par tous les médias. Cela paraît incroyable et pourtant, en France, pays des droits de l’homme, c’est possible. Aucun article, aucune émission n’a donné ce fait brut : l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui regroupe 47 pays, a rejeté la recommandation du rapport présenté par le député français Rudy Salles sur « la protection des mineurs face à l’influence sectaire ». Déontologie, au secours !

Morten

Morten Wold, député norvégien, qui se dit lui-même "bon chrétien" au début de son intervention, refuse de voir les mesures discriminatoires qui ont cours en France être appliquées à toute l'Europe.

Parce que cette information les dérange fortement, aucun parmi les médias français (du moins sur le web et à l’exception d’Ouvertures) n’a livré ce simple fait à nos concitoyens : le 10 avril 2014, la France a été stoppée dans sa volonté d’exporter à toute l’Europe sa politique envers les minorités spirituelles, qu’elle nomme « sectes » pour se justifier, et de créer un observatoire européen des minorités religieuses basé sur le modèle de la Miviludes.

Le député français Rudy Salles avait été nommé rapporteur sur ce dossier à l’APCE. Le 3 mars dernier, il a rendu public son travail. Aussitôt, un monceau de lettres de protestations s’est abattu sur le bureau de la présidence et sur celui de la commission des questions juridiques et des droits de l'homme. Plus de 80 ONG nationales et internationales s'étaient en effet mobilisées pour alerter les parlementaires sur les dangers de cette approche discriminatoire. Et une pétition a rassemblé plus de 10 000 signatures.

Pour expliquer son échec, Rudy Salles a accusé toutes ces ONG d’être… des « sectes ». Parce que la scientologie ou l’association Cap LC, qui défend en France la liberté de conscience, figurent parmi les protestataires, son "argument" sera sans doute « compris » en France.

Mais les Sikhs de United Sikhs, l'Alliance évangélique européenne, l'ancien président de la Fédération protestante de France, les Hindouistes, le Groupe Helsinki de Moscou (groupe dissident pendant l'Union soviétique), l'Union des Conseils pour les juifs dans l'ancienne Union soviétique, le Synode fédéral des églises protestantes et évangéliques de Belgique, l'Initiative musulmane européenne pour la cohésion sociale (Emisco), parmi bien d’autres, n'apprécieront sans doute guère d'être catalogués comme « sectes » par les autorités françaises...

Ceci aura sans doute des suites politiques et diplomatiques. La presse française sera bien obligée, alors, de prendre quand même le train de… l’information.

En attendant, les Français, manipulés par leur presse, continueront de soutenir la politique arbitraire et discriminatoire de la représentation nationale et de la Miviludes qui les « protègent » des méchantes « sectes » que nos voisins européens gèrent d’une façon beaucoup plus pacifique… et démocratique.

 

3 thoughts on “Rapport Salles : le black-out de tous les médias français

  1. Christian Paturel

    Salut Jean-Luc
    Excellent ton article
    Heureusement que notre « journaliste maison » veille
    Je me suis contenté de prendre le relais sur mon blog afin que le message circule dans la population Témoins de Jéhovah et sympathisants
    Avec toute mon amitié

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  2. Jean-Paul Blanc

    Bravo pour ta vigilance ! Je n’avais pas lu ton article car je viens très rarement sur Facebook.
    (Comme je reste vigilant sur les articles de presse, les non-articles, je ne les vois pas !)

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