Politique antisecte : « Le bon sens, un danger pour les intérêts financiers ? »


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

« Une simple investigation sur la politique antisecte désamorcerait les tensions. » Réalité ou utopie ? Réponse en son nom personnel de Paul Vinel, éditorialiste à CapLc, à Jean-Luc Martin-Lagardette.

 


Paul Vinel.

Dans un article précédent, Jean-Luc Martin-Lagardette défend la thèse qu’une simple investigation par les médias sur la politique antisecte menée par l’Etat français permettrait de désamorcer les tensions. Selon lui « plutôt que mettre de l´huile sur le feu en colportant sans recul la propagande gouvernementale, les médias pourraient avoir un rôle citoyen d´éclairement et d´apaisement dans le domaine des minorités spirituelles ».


Il s’agit effectivement d’une proposition de bon sens et les journalistes souvent accusés d’être à la botte du pouvoir y gagneraient en crédibilité et contribueraient à résorber une crise de société. Mais justement  ! Le bon sens peut-il trouver sa place dans ce débat, ne représente-t-il pas plutôt un véritable danger pour de nombreux intérêts financiers  ? Et quels seraient ces intérêts financiers ? Si nous prenons en compte le discours de la Miviludes ces dernières années, nous constatons un infléchissement de celui-ci. Au départ, il était orienté contre les minorités religieuses et spirituelles accusées d’être des « sectes » dangereuses, sans pour autant apporter d’argument convaincant, et sans même donner une définition des mots par elle utilisés.

 

C´est encore le cas aujourd’hui, mais ce discours s´oriente de plus en plus et même majoritairement contre les médecines parallèles  : les « charlatans », les méthodes de soin non « validées scientifiquement » y sont mises à l’index. Parce que, il faut bien le constater, ces alter-médecines sont de plus en plus des concurrents sérieux de la médecine dite officielle. Le scandale du Médiator, et celui des prothèses mammaires PIP, ont démontré que les intérêts financiers primaient sur les intérêts des malades, et que tous les coups bas étaient permis. Inutile de s’étendre davantage sur cette question  : il suffit de se reporter au procès contre les Laboratoires Servier qui vient de s’ouvrir pour s’en convaincre. C´est réellement la loi de la jungle.

 

Alors dans cette guerre financière sans merci, il est vital pour certains « laboratoires » d´éloigner les clients potentiels des solutions proposées par les médecines parallèles et de les pousser vers les solutions "officielles". Et pour ce faire, le meilleur moyen a toujours été de faire peur. Les vieilles méthodes continuent de faire recette  !

 

Dans les parties de chasse, il y a les chasseurs, le gibier et il y a … les rabatteurs. Ceux-ci ont pour rôle unique de faire un maximum de bruit afin de faire peur au gibier et de le rabattre vers les chasseurs qui ensuite s´en donnent à cœur joie. Pour la chasse aux clients, c´est exactement pareil  : les groupes antisectes tels la Miviludes, le Conseil de l’Ordre des Médecins, jouent les rabatteurs. Ils font un maximum de bruit médiatique, multiplient les mises en garde contre les supposés charlatans, les méthodes selon eux non validées, les thérapeutes qui seraient liés aux groupes sectaires, etc. dans l’unique but d´effrayer un maximum de personnes. Et les médias servent de porte-voix à cette opération de rabatteurs. Les malades affolés ne savent plus à qui faire confiance et prennent la direction indiquée par le tohu-bohu médiatique, vers la médecine « officielle », la seule, la vraie. Celle-ci, aussi utile et respectable qu’elle soit, n’est cependant ni omnisciente ni infaillible  : elle a aussi ses lacunes, et même ses ripoux.

 

C´est pour cela que le bon sens est véritablement dangereux  : parce que si les médias jouaient véritablement leur rôle citoyen d’informateurs impartiaux, ils mettraient très vite en évidence les véritables raisons de la politique antisecte menée par l’Etat français. Vraiment, trop d’enjeux financiers sont en jeu  !

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