Ce serait un geste fort d’ouverture et de confiance apte à aiguillonner les esprits et dynamiser les cœurs. Et la preuve d’une maturité spirituelle qui tarde à venir.
La Vierge noire de Paris. Il existerait environ 270 statues de madones noires en France... |
« Je rêve d´un pape qui évangélise », écrit Patrice de Plunkett, journaliste et catholique, dans La Vie du 28 février 2013.
« Je veux un pape ringard ! », clame quant à elle Solange Bied-Charreton, écrivain, dans un billet du Monde.
Chacun y va de son couplet pour exprimer son souhait. Ainsi, les catholiques ont toujours besoin d’un pape, d’un « représentant du Christ » sur Terre. Ils ont besoin d’une figure paternelle pour les rassurer, les guider, dire la voie dans un monde perdant ses repères. Un besoin que n’éprouvent, de cette façon centralisée, ni les juifs, ni les musulmans, ni les bouddhistes...
Ne serait-ce pas, d’un certain côté, un signe d’immaturité spirituelle ? En conséquence de siècles d’infantilisation religieuse...
Car le Christ n’a-t-il pas lutté en permanence contre toute hiérarchie entre les hommes ? Ne nous a-t-il pas averti de n’avoir comme Père que Celui des cieux, l’Impalpable ? Or, non seulement, on désigne un Père terrestre pour tous les croyants, mais en outre on le nomme « saint » !
Le Christ n’a-t-il pas dit aussi que le Royaume était en chacun de nous ? Et non dans telle ou telle structure humaine ?
Nous serons des humains émancipés quand nous n’accepterons plus d’intermédiaire entre nous-mêmes et Dieu.
Quand nous saurons, chacun, entendre Sa voix en nous. Quand nous aurons assez de discernement pour la reconnaître également en l’autre, quelle que soit sa croyance. Y compris en l’athée, pourquoi pas ?
Car la voix de Dieu, comme l´a si bien dit Victor Hugo, est amour et lumière. Elle est ce qui unit les hommes.
Mais admettons. Admettons que l’église catholique ait besoin de l’un de ses membres pour la représenter aux yeux du monde. Alors pourquoi ne pas en profiter et faire un beau symbole de confiance et d’humanité en désignant une femme, et une femme noire qui plus est ?
Ce serait un geste fort d’ouverture et de foi apte à dynamiser les cœurs, à aiguillonner les esprits. Il imposerait le respect à tous les humanistes et, last but not the least, ramenait peut-être quelques nouvelles ouailles au bercail…
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