Choisissons notre médecine… et nos médecins !


Par Jean-Luc Martin-Lagardette

Responsables de notre propre santé, nous pouvons aussi affirmer notre droit à être soignés comme nous l´entendons, selon des méthodes traditionnelles ou complémentaires, et pas seulement selon les normes de la médecine académique et institutionnelle, trop souvent proche des intérêts économiques et moins soucieuse de l´individu dans sa globalité.

 

» Modele de declaration de choix therapeutique - nominatif

» Modele de declaration de choix therapeutique - general

 

Choisissons notre médecine... et nos médecins !

Les esprits naïfs auront peut-être du mal à le croire : en France, de nombreux médecins, tout simplement parce qu’ils pratiquent une médecine non reconnue officiellement par les autorités académiques (une médecine comme l’homéopathie, par exemple), peuvent à tout moment être inquiétés par ces mêmes autorités, et tout particulièrement par le Conseil de l’ordre des médecins. Ils peuvent être suspendus ou même carrément radiés et interdits définitivement d’exercer.

Parce que sa discipline est novatrice ou ancestrale mais non « conformes aux données acquises de le science », un médecin pratiquant les médecines complémentaire peut facilement être traité de charlatan ou de gourou, et accusé d’être un chef de secte. Il suffit d’un patient insatisfait (un sur un millier…) et particulièrement vindicatif à son égard, d’un confrère jaloux de son succès, d’un contrôleur de la sécurité sociale dogmatique, d’un membre d’une association anti-secte voyant là une occasion de justifier sa fonction sociale, bref, il suffit de porter la moindre accusation de dérive sectaire pour que ce médecin soit ennuyé jusqu’à en perdre son travail.

Récemment (3 février 2009), le ministère de la Santé a pris un arrêté mettant en place un groupe d’appui technique auprès de la Direction générale de la santé, afin de recenser et de qualifier toutes les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. On peut se douter – les membres de ce GAT ne comportant aucun représentant ou avocat de ces approches médicales différentes – que les résultats ne leur soient guère favorables. Et que seront retenues seulement celles ne remettant pas trop en question l’ordre sanitaire établi…

Face à cette toute-puissante institutionnelle, le citoyen a-t-il son mot à dire ? En tout cas, on le lui demande rarement.

Mais il peut parler de lui-même. S’il pense que la santé n’est pas qu’un droit mais aussi un devoir, s’il prend ses responsabilités, s’il en a le courage.

En effet, nous pouvons soutenir, individuellement, ces médecins qui nous proposent autre chose que le tout-chimique, qui prennent le temps de nous écouter, qui tentent de nous comprendre dans notre globalité.

Une loi, dénommée Loi Kouchner, votée le 4 mars 2002, reconnaît et précise les droits des personnes malades et plus largement de toute personne dans ses relations avec le système de santé. Elle rééquilibre les relations entre le professionnel de santé et le malade en faisant de ce dernier un véritable acteur de santé.

Selon ce texte, le médecin doit respecter la volonté du malade concernant le choix thérapeutique. Si c’est la volonté du malade d’avoir recours à tel ou tel traitement, un médecin ne peut qu’acter cette volonté.

De ce fait, le médecin ne devrait pas pouvoir être condamné pour n’avoir pas convaincu son patient d’accepter les modes de soins classiques. C’est pourtant ce qui se passe à l’encontre des médecins pratiquant les médecines complémentaires qui sont fragilisés puisque leurs traitements ne sont pas « conformes aux données acquises de la science ». Ce qui permet de les attaquer de façon tout-à-fait arbitraire.

Le seul moyen, actuellement, de soutenir ces médecins différents, serait que les patients expriment clairement par écrit leur choix sur le mode de soin (voir les deux modèles de déclaration ci-dessus, l´un est nominatif, l´autre général).

Certes, ce texte, signé, n’aurait pas encore de valeur juridique puisqu’il s’agit d’une initiative seulement citoyenne. Mais, face à des instances judiciaires ou ordinales, il constituerait un élément de bonne foi pour le médecin injustement accusé.

On peut également souhaiter que des associations de défense des malades reprennent cette approche et revendiquent de la voir reconnaître par les pouvoirs publics.

 

 

 

 

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